Avec 34,92% des voix, l'avance est nette pour Jean-Yves Le Drian au lendemain du premier tour. Malgré une non-campagne, sa fonction de Ministre de la Défense renforce sa position politique, il bénéficie d'une notoriété importante et puis après deux mandats, l'homme incarne sa région.
Résultat net et sans bavure pour le ministre de La Défense en Bretagne, et une exception dans le paysage politique français. Avec 34,92% des suffrages à l'issue de ce premier tour des élections régionales, Jean-Yves Le Drian vire largement en tête, écrasant son concurrent de la droite républicaine Marc Le Fur, qui n'a réussi à réunir que 23,46% des voix, et devant le candidat du Front national Gilles Pennelle qui réalise un score de 18,17%. Un score du FN assez semblable à ceux des derniers scrutins départementaux de mars dernier, 18,3% et européens de 2014, 17,1% mais qui multiplie par trois celui des dernières régionales en 2010, où il affichait 6,18%.
A noter cependant qu'en 2010, lors des dernières régionales, le candidat socialiste était arrivé un peu plus largement en tête avec 37,19% des suffrages au premier tour Et à l'issue d'une triangulaire qui l'opposait à l’UMP Bernadette Malgorn et à l'écologiste, Guy Hascoët, il avait remporté la région avec un résultat de 50,27% des voix.
Un appel à une "mobilisation puissante" pour le second tour
L'homme, né à Lorient, fils de docker, après deux mandats à la tête de la région, est parvenu à incarner la Bretagne. Un article du Monde de Marie-Béatrice Baudet avant l'élection relatait que même "ses adversaires politiques en conviennent, Jean-Yves Le Drian a la Bretagne dans la peau. Chevillée au corps". Ce dimanche soir, la tête de liste socialiste n'a prononcé qu'un bref discours au siège rennais du parti, mais un discours très gouvernemental, presque martial, rassembleur, celui d'un ministre plus que d'un candidat, mais un appel aussi à une "mobilisation très puissante" au second tour.
Le résultat de ce soir nous conforte mais il faut une mobilisation très puissante au second tour pour que la nouvelle Bretagne, la Bretagne de la confiance, soit en marche. Cette Bretagne de la confiance, c'est celle qui refuse le repli sur soi, le recroquevillement, qui rejette l'intolérance et le sectarisme, qui fait du respect de l'autre le socle du vivre ensemble, qui fait du partage sa signature. C'est à cette Bretagne-là que je vous invite, la Bretagne qui gagne, la Bretagne de la réussite."
Une campagne sans candidat
Le candidat du PS a pourtant brillé par son absence lors de cette campagne, tous ses meetings ont en effet été annulés après les attentats du 13 novembre à Paris et la déclaration de l'état d'urgence. Il n'est jamais venu faire campagne, remplacé dans cette tâche par son directeur et son équipe de campagne. Il faut dire que Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de François Hollande, était retenu par des missions nationales et internationales. On le sait d'ailleurs, il l'a déjà dit, il devrait rester ministre de la Défense s’il est élu dimanche prochain, et cela aussi longtemps que le Président de la République "le jugera nécessaire", au moins jusqu'à la fin de l'état d'urgence, au mois de février. Une fonction ministérielle, où le Breton apparaît très légitime et qui a fortement renforcé sa position politique dans la région.
Le rappel des résultats et de la soirée électorale pour le PS par Sylvaine Salliou
- Jean-Yves Le Drian, tête de liste socialiste
- Jean-Luc Chenut, Président PS du conseil départemental d'Ille-et-Vilaine
- Sébastien Sémeril, co-listier de Jean-Yves Le Drian
Le candidat Le Drian reste en Bretagne ce début de semaine avant de regagner Paris. Ainsi ce lundi après-midi il est dans le sud-Finistère, au chantier Piriou de Concarneau puis au pôle voile de La Forêt-Fouesnant. Mardi il est chez Doux à Châteaulin.