Comment Jean-Yves Le Drian peut-il continuer à faire campagne en Bretagne?

"Il n'y avait pas de pire scénario" regrette un proche de Jean-Yves Le Drian. Pour les socialistes bretons, la donne a brutalement changé vendredi. Après les attentats de Paris, comment le ministre de la Défense va-t-il pouvoir continuer à faire campagne pour les Régionales? 

Comme chaque semaine, il était revenu en Bretagne pour mener campagne pour les régionales. Mais vendredi, un hélicoptère est venu chercher Jean-Yves Le Drian en urgence. Il était dans le Morbihan et l'actualité dramatique l'a ramené à Paris. Ce soir-là, brutalement, il a dû remiser au placard son costume de candidat aux régionales. Et personne n'imagine qu'il puisse revenir aux affaires régionales dans les jours et les semaines qui viennent.

A 100% aux côtés du président

Vu le contexte, le ministre de la Défense devra être aux côtés du Président de la République, à 100%. C'est d'ailleurs ce que lui a demandé François Hollande dès vendredi. Une chose est certaine, il restera candidat aux régionales en Bretagne, puisque les listes sont déposées. Et son équipe va devoir gérer son absence. Dès l'annonce des attentats de Paris vendredi, les socialistes bretons ont suspendu leur campagne. 

On ne sait pas ce qui va se passer


"Il va falloir poursuivre sans Jean-Yves Le Drian, prédit ce proche, mais en son nom". Pour Richard Ferrand colistier de Jean-Yves Le Drian dans le Finistère, "il sera temps d'expliquer ce que l'on va faire, après ces 3 jours de deuil". Il se veut rassurant : "tout avait été dit à Guidel en octobre, Jean-Yves Le Drian restera ministre de la Défense, jusqu'aux élections". Il reconnaît cependant, que ce qui se passe, aura une incidence sur la campagne, mais ne souhaite pas tirer de conclusion. Même chose du côté de Paul Molac, autre colistier, dans le Morbihan. "On ne sait pas ce qui va se passer", explique-t-il. 

Jean-Yves Le Drian, "un totem politique" pour la Bretagne, selon Romain Pasquier

Pour le politologue Romain Pasquier, les débats sur le fait qu'il cumule le ministère de la défense et la présidence de la Région, vont passer au second plan. Selon lui, la question ne posera pas ou alors après le second tour. Il explique que "la population bretonne et française a besoin de se rassembler derrière des personnalités fortes, qui d'une certaine manière les protègent. Ça peut renforcer la campagne d'un ministre de la Défense, aux premières loges, dans l'offensive ou la contre-offensive face à Daesh". 

Le prof de l'IEP de Rennes ajoute : "Ce sont des événements de force majeure qui imposent une révision de ce qu'il a pu dire. Il peut aussi décider de renoncer à son poste de Président de Région. Tous les scénarios sont ouverts, mais sa position politique est renforcée de part les événements et de manière complètement conjoncturelle"
L'interview du politologue Romain Pasquier, recueillie à Rennes par Adélaïde Castier et Thierry Bréhier
Malgré tout, il est fort à parier que le question de son maintien au ministère se reposera, au soir du second tour des régionales, après le 13 décembre. S'il est élu, prendra-t-il vraiment la tête de la région, se contentera-t-il d'une vice-présidence ou cumulera-t-il ses deux fonctions?

Vu les circonstances, le cumul pourrait être plus facilement accepté par les Bretons. Ils savent que cette deuxième vague d'attentats enracine Jean-Yves Le Drian à l'Hôtel de Brienne. 


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