Au bord de la Rance, les cabanes à carrelets sont en voie de disparition. Ces installations de pêche sur pilotis sont bâties sur le domaine maritime et soumises à une taxe, dont le montant a décuplé en 20 ans, du coup les propriétaires les ont abandonnées une à une.
Elles bordent les estuaires de la Gironde et de la Charente, et c'est surtout là qu'on connaît ces fameuses cabanes à carrelets. Ces cabanons montés sur pilotis qui permettent d'abaisser et de relever un filet de pêche carré, le carrelet. Beaucoup plus rares en Bretagne, les bords de Rance en ont pourtant vues quelques unes se construire. Des installations qui aujourd'hui à la Vicomté-sur-Rance, dans les Côtes d'Armor, sont en piteux état. Construites à la moitié du XXème siècle, pour pêcher, mais aussi comme havre de paix et lieux de rencontre, ces cabanes de pêcheurs ont pourtant trôné sur les cartes postales à partir des années 1950.
Il ne reste plus que 5 cabanes à carrelet
La Rance en a compté de 30 à 35, mais aujourd'hui il n'en reste plus que cinq. En cause : la taxe prélevée par les affaires maritimes, pour ces installations de pêche construites sur le domaine maritime. Ainsi quand elle a acheté cette cabane avec son mari, en 1992, Anne-Marie payait 250 Francs, soit 38 euros. Aujourd'hui, la taxe est passée à 284 euros. Un coût élevé pour des propriétaires vieillissants, qui n'en ont plus toujours l'utilité.
L'Association Coeur d'Emeraude se mobilise
Et quand il n'y a pas de repreneur, il faut tout détruire et faire place nette. La plupart d'entre elles ont ainsi disparu et le maire se sent impuissant. Dernier espoir : l'association Cœur Emeraude, qui conduit le projet de parc naturel régional de la Rance, est intervenue auprès des Affaires maritimes pour sauver ces cabanes à carrelets...
Le reportage à la Vicomté-sur-Rance (22) de Benoît Le Vaillant et Christophe Rousseau
Interviews
- Anne-Marie, propriétaire d'une cabane à carrelet
- Jean-Louis Rucet, maire de la Vicomté-sur-Rance