Les éleveurs en colère ne désarment pas

De nombreux barrages paralysent toujours certains axes routiers, la mobilisation des éleveurs ne faiblit pas depuis dimanche, malgré la venue de Stéphane Le Foll, le ministre de l'agriculture ce mardi à Caen. Le gouvernement doit dévoiler dans la matinée un plan de soutien à l'élevage français.

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Le président François Hollande a promis mardi un "plan d'urgence" pour les éleveurs affaiblis par la baisse des prix de leurs productions, dont les mesures seront annoncées à l'issue du conseil des ministres. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a déjà indiqué que cela concernerait notamment des allégements de charge ainsi que le désendettement des exploitations les plus fragilisées.

Les éleveurs attendent "plus que des mesurettes"


De son côté, Xavier Beulin, le président de la FNSEA, premier syndicat agricole du pays, a dit sur France Info attendre de ce plan "un peu plus que des mesurettes", "mais vraiment un plan (à) moyen et long terme avec des ambitions, des objectifs". Mardi soir, il avait refusé d'appeler à la levée des barrages, et même prévenu qu'ils risquaient de s'étendre à d'autres régions, en attendant que les détails du plan soient dévoilés.

Frein à la hausse des prix : l'industrie ou la grande distribution ? 


Le rapport du médiateur des prix agricoles qui doit déterminer qui, de l'industrie ou de la grande distribution, souvent visée, freine la hausse des prix de la viande payés aux éleveurs, remis mardi au ministre, sera aussi finalement rendu public mercredi. Le médiateur a établi "les responsabilités" dans la crise des prix de la viande, a indiqué Stéphane Le Foll mardi soir, lors de la remise du rapport, en refusant de les préciser. "Ce que relève le médiateur c'est que la situation reste sur le territoire plutôt hétérogène" avait rapporté Xavier Beulin, promettant que la "pression" sur les "industriels, coopératives, abatteurs et distributeurs va continuer à s'exercer"

Les distributeurs et abatteurs s'étaient engagés les prix des bovins abattus


Le 17 juin, lors d'une table-ronde organisée sous l'égide du ministère de l'Agriculture, les participants, distributeurs comme abatteurs se sont engagés à augmenter progressivement les prix des bovins abattus. Lidl France a assuré mercredi matin avoir pris en compte les demandes des éleveurs: "C'est l'équivalent de 25 centimes d'euros par kg de carcasse qui a été payé par Lidl France aux industriels, ce qui correspond à un coût annuel de 15 millions d'euros pour Lidl France". "Combien de ces 25 centimes d'euros par kg de caracasse ont été réellement perçus par les éleveurs ?", s'est interrogé le distributeur.

Les éleveurs "jouent leur peau"


Le président de la Fédération des éleveurs bovins (FNB), Jean-Pierre Fleury, a lui aussi prévenu qu'en attendant les mesures qui seront présentées mercredi, "les éleveurs ne lâcheront pas tout simplement parce qu'ils sont en train de jouer leur peau". Pour le moment, a-t-il regretté, "on est sur un traitement de conjoncture alors qu'on est dans un mal structurel, avec des difficultés de compétitivité sur le marché".

Le Finistère, Saint-Malo, Bigard... toujours des blocages en Bretagne


Mardi après-midi, le ministre Stéphane Le Foll s'est rendu à Caen pour y rencontrer les producteurs de lait de Normandie, premier bassin laitier, qui réclamaient sa venue depuis dimanche. Mercredi, les éleveurs normands bloquaient toujours la rocade de Caen et les accès au Mont-Saint-Michel, et de nombreux barrages dans le grand Ouest étaient maintenus, selon le Centre régional d'informations routières. Les ponts de Normandie, près du Havre, de Tancarville et de Brotonne, entre Le Havre et Rouen, étaient fermés à la circulation dans les deux sens, tandis que dans le Finistère, le pont de Morlaix, celui de l'Iroise à Brest et la nationale 165 à hauteur de Quimper étaient coupés dans les deux sens. En Ille et Vilaine, des barrages sont maintenus à Saint-Malo, l'usine Bigard Socopa à Guingamp (22) est bloquée, l'A84, le péage de la Gravelle également... 

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