C'est une question d'économie. L'Institut français du cheval, qui gère les 22 haras nationaux a fait ses compte et pris la décision de mettre en vente une partie de ses biens immobiliers, soit neuf d'entre eux, dont Hennebont dans le Morbihan et Lamballe, dans les Côtes d'Armor.
Si à l'origine ils avaient une vocation essentiellement militaire, les Haras nationaux se sont adaptés et aujourd'hui ont un rôle de promotion de la filière équine, sous toutes ses facettes, élevage, reproduction, conservation, équitation et course hippique. Vingt-deux haras sont répartis sur l'ensemble du territoire français. Dont deux en Bretagne, l'un dans les Côtes d'Armor, à Lamballe, où il est implanté depuis 1825, le second dans le Morbihan à Hennebont, où il a été créé en 1857. Deux établissements, dotés de bâtiments historiques et voués désormais à la sauvegarde du cheval breton.
Des structures coûteuses en ces temps de crise
Mais voilà, ces structures coûtent cher et leurs frais de fonctionnement régulièrement montrés du doigt par le Ministère des Finances : on estime qu'ils coûteraient environ 45 millions d'euros par an au contribuable français. Ce sont le plus souvent aussi des bâtiments prestigieux, dont la vente pourrait représenter un certain profit. L'institut français du cheval, qui gère les haras depuis 2010, a donc annoncé que neuf d'entre eux seront vendus, dont les deux bretons. Ils le seront dès le début de l'année 2016.
Des ventes qui dit-on, ne remettraient pas en cause les vocations équestres des deux sites, mais à condition que les collectivités interviennent... A Lamballe, le musée Mathurin Méheut devrait ainsi trouver place dans une ancienne écurie. Une chose est sure : dans la région, ce patrimoine ne sera pas bradé au profit des investisseurs privés.
Le reportage à Lamballe (22) et Hennebont (56) de F. Leroy et N. Rossignol, S. Pasgrimaud et P. Beaugey
Interview : Patrice Ecot, déléguée régionale de l'Institut Français du Cheval et de l'Equitation