Licences de pêche. Face à "l'absence de volonté de Jersey", Girardin prépare un plan de sortie de flotte

Aux assises de la pêche, Annick Girardin a dénoncé "l'absence de volonté de coopérer" de l'île anglo-normande de Jersey. La Ministre française de la mer indique préparer un "plan de sortie de flotte" pour indemniser les navires qui seraient privés de licence.

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"Il est définitivement évident que Jersey ne respecte pas l'accord Brexit. Pire, il démontre une non-volonté de coopérer avec nous", a déclaré Annick Girardin lors d'une intervention aux Assises de la pêche, organisées à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère.

La ministre française de la mer a rappelé que 46 demandes d'autorisations étaient encore sans réponse et que 52 licences avaient expiré le 31 octobre, "dont 13 prioritaires, privant ces pêcheurs d'un accès aux eaux de Jersey".

"Pour faire pression" sur le gouvernement de Saint-Hélier, elle a demandé à ses services "de renforcer fortement les contrôles sur les navires britanniques" dans la zone.

220 licences accordées par Londres et les îles anglo-normandes, la France en réclame encore 150

En vertu de l'accord de Brexit signé fin 2020 entre Londres et Bruxelles, les pêcheurs européens peuvent continuer à travailler dans les eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu'ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l'ampleur des justificatifs à fournir.

Dans les zones encore disputées, les gouvernements de Londres et des îles anglo-normandes ont accordé à ce jour près de 220 licences définitives. La France, qui a réduit ses exigences, réclame encore quelque 150 licences.

Désireux de voir la situation se débloquer, Paris a ciblé "en priorité" quelques dizaines de dossiers: ceux des navires dont la survie économique dépend largement de l'accès aux eaux britanniques.

"Il faut nous préparer à des pertes"

"C'est d'une visibilité dont vous avez besoin. Je vais donc être franche avec vous, il nous faut nous préparer à ces pertes", a déclaré Annick Girardin.

"Sans préjuger des suites de la négociation, j'ai demandé à la DPMA (Direction des pêches) de me proposer, en relation avec les professionnels, une estimation des plans de sortie de flotte que je pourrais financer".

40 à 60 millions d'euros pour financer des sorties de flotte 

La Ministre a précisé "qu'une enveloppe de 40 à 60 millions d'euros" pourrait "être mise sur la table". Ces fonds, provenant d'une enveloppe européenne destinée à accompagner les conséquences du Brexit, serviront notamment à indemniser les pêcheurs dont les navires ne pourront pas être repris et finiront à la casse.

"Le ministère ne forcera aucun navire à sortir, a précisé Annick Girardin. La démarche est volontaire, au cas par cas, pour les navires qui seront éligibles au dispositif".

Loïg Chesnais-Girard : il faut continuer à négocier, ne pas se résoudre à des plans de sortie de flotte 

Présent à St Pol de Léon, le Président de la région Bretagne a répondu à la Ministre de la Mer. Loïg Chesnais-Girard appelle à la poursuite des négociations avec le Royaume-Uni et à la tenue des engagements pris.   

"Le bras de fer n'est pas perdu, la négociation n'est pas terminée et je pense qu'il n'est justement pas temps d'annoncer aujourd'hui un plan de sortie de flotte. Je ne peux pas entendre qu'on s'embarque dans un plan massif de destruction de bateaux". 

"Aujourd'hui on respecte les quotas, on respecte les normes environnementales. Nous avons une des pêches les plus durables du monde et on ne peut pas dire à nos marins pêcheurs qui respectent tout cela qu'on va oublier ce qui vient de se passer, qu'on va baisser le pavillon et qu'on va détruire les bateaux".

Très remonté, le président du comité régional des pêches de Bretagne a de son côté estimé qu'une telle enveloppe pourrait correspondre à l'indemnisation "d'une centaine de bateaux". "Quel message envoie le gouvernement ?  Ce message dit qu'il vaut mieux être en dehors de l'Europe que dedans", a déclaré Olivier Le Nezet.

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