Un numéro de téléphone unique – le 360 –, une aide financière supplémentaire, une scolarisation facilitée…15 ans après la loi Handicap, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures pour que les personnes handicapées aient "une vie comme les autres et au milieu des autres."
La loi Handicap de 2005 est une des lois les plus importantes en matière d’accessibilité et d’inclusion des personnes handicapées. Elle a créé une série de droits. Comment sont-ils mis en œuvre en Bretagne ? Dans quelle mesure ont-ils porté leurs fruits ?
L'emploi, un taux de chômage important
Les personnes en situation de handicap représentent plus d’un chômeur sur 10 ! Elles étaient 28 000 en Bretagne en 2018 à rechercher un emploi, contre 22 000 travaillant.
Ce taux de chômage est en hausse. Depuis plus de 30 ans, la loi oblige les entreprises de plus de 20 salariés à employer des personnes en situation de handicap, dans une proportion de 6 % de leur effectif total, sous peine de pénalités financières.
A l’heure actuelle, 197 entreprises bretonnes ne respectent pas ce quota et versent donc une contribution à l’Etat. Cela étant, en 15 ans, les mentalités ont progressé.
Ainsi, dans la région, les demandeurs d’emplois en situation de handicap disposent depuis quelques semaines d’une agence d’intérim qui leur est propre : Up’ Interim.
Plus aucun enfant ne doit être sans solution de scolarisation à la prochaine rentrée. Emmanuel Macron
La scolarité, un enjeu
En Bretagne, un peu moins de 16 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés. Ce nombre est en constante progression depuis la loi de 2005. Ces élèves sont scolarisés soit dans un établissement classique (où ils sont trois fois plus nombreux qu’il y a 15 ans), soit dans un établissement spécialisé où les places sont encore en nombre insuffisant.
Reste que beaucoup d’enfants sont encore accueillis dans de mauvaises conditions, contraints parfois de se partager à plusieurs un seul accompagnant.
Par ailleurs, l’accès aux études supérieures s’est lui aussi fortement amélioré, en dépit des freins qui restent et notamment des problèmes d’accessibilité des universités et des écoles.
L'accessibilité
Selon France Handicap, un établissement sur trois recevant du public est accessible aux personnes handicapées, alors que c’est en principe une obligation. C’est surtout problématique pour les transports. S’ils sont adaptés dans les grandes villes bretonnes, la situation est catastrophique pour les lignes inter-urbaines et les zones rurales.
En retard aussi : l’hôtellerie-restauration et les cabinets de santé libéraux. Plus de la moitié des personnes à mobilité réduite éprouve des difficultés à trouver un spécialiste en raison de problème d’accessibilité.
Les dispositions de 2005 manquent donc encore souvent de volonté et de moyens.