LREM perd sa majorité absolue : non-événement ou tournant ?

 "Ecologie Démocratie Solidarité", un neuvième groupe politique composé de 17 députés, a été  "déposé officiellement" ce mardi 19 mai 2020, à l'Assemblée Nationale. Conséquence : LREM perd la majorité absolue. Les macronistes et anciens macronistes bretons réagissent.

 

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Le divorce est acté. Un neuvième groupe politique composé de 17 députés macronistes et d'anciens "marcheurs" a été déposé officiellement à l'Assemblée nationale, ce mardi 19 mai.

Baptisé "Ecologie démocratie solidarité", ce nouveau groupe est "indépendant", "ni dans la majorité, ni dans l'opposition", écrivent dans leur déclaration politique les élus. Figurent notamment dans ce groupe Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot) ou encore Cédric Villani et Aurélien Taché. Ce dernier avait indiqué, dimanche, qu'il quittait le parti présidentiel.

Les députés ont listé  leurs « 15 premières priorités » : cela va d'un «plan de réindustrialisation pour une souveraineté et une autonomie retrouvées» à une «réelle transparence de la vie publique» en passant par le rétablissement d’un système de santé «robuste» ou une refonte de «la fiscalité du capital et du patrimoine».

Le nouveau groupe entend contribuer également à «une ambition forte de transformation sociale et écologique». «Répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales : nous pouvons faire plus et mieux à l’Assemblée nationale», estiment ces députés, pour qui «après le Covid-19, plus rien ne doit être comme avant».
 
 

" Se diviser, c'est toujours mauvais " 


Avec ce neuvième groupe (un record), le groupe La République en marche perd sept de ses membres ou apparentés et compte donc 288 élus, juste sous le seuil de la majorité absolue (289 sièges) qu'il détenait jusqu'alors à lui seul.

Interrogé ce matin sur France 2, dans l'émission "Les 4 vérités", le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand se montrait serein. "La vraie actualité n’est pas la création d’un nouveau groupe, c’est la force de conviction d’Emmanuel Macron qui permet, avec Angela Merkel, de mobiliser l'UE pour redresser l'économie... Les tribulations de la vie parlementaire sont anecdotiques et la vie de la majorité va continuer en toute sérénité. Même si se diviser, c’est toujours mauvais", a déclaré l'élu finsitérien.

Ce que regrette également le député LREM brestois Jean-Charles Larsonneur : "J'ai pu constater l'échec de l'écologie politique lorsqu'elle s'enferme dans des postures ou quand certaines fractions prétendent en détenir le monopole... de ce fait je m'interroge sur le caractère constructif de cette initiative.

La député LREM d'Ile-et-Vilaine, Laurence Maillard-Méhaignerie estime également que c'est un non-événement. "De 50, on est passé à 17 députés pour constituer ce nouveau groupe. Parler de scission est vraiment exagéré. Et puis je note que son nouveau président, Matthieu Orphelin, a déjà changé trois fois de groupe en trois ans. C'est dans la majorité que l'on peut faire bouger les choses. Ceux qui partent, ce sont ceux qui n'ont pas su faire partager leurs idées. Ils n'ont pas su convaincre. Ils ont échoué"rappelle la députée brétilienne.


Promesse non tenue 


Autre son de cloche du côté du député morbihannais Paul Molac. L'élu a lui aussi quitté la République en marche, en 2018, pour rejoindre le groupe "Libertés et Territoires".

"Cela confirme que la promesse de 2017 n'est pas tenue, que le compte n'y est pas. La politique d'Emmanuel Macron est libérale et étatiste. Or, on nous avait promis de la co-construction et plus de pouvoir au local, aux collectivités. Pour redonner plus de poids au Parlement, nous allons bien-sûr travailler avec ce nouveau groupe. Nous avons en commun les préoccupations liées à l'écologie et à la solidarité. Mais il a un handicap : il est composé essentiellement de primo-députés, avec peu d'expérience. Et ceux qui nous gouvernent aujourd'hui ne comprennent que les rapports de force", explique le parlementaire breton. 


Le Modem, un allié renforcé 


Les rapports de force évoluent du coup sensiblement au sein de la majorité présidentielle. Le Modem, avec 46 députés, et Agir, avec une dizaine d'élus, seront désormais peut-être plus visibles.

"La Majorité a toujours reposé sur deux pieds, fait remarquer Jimmy Pahun, député MoDem du Morbihan. C'est une aubaine pour le MoDem qui pourra se faire entendre davantage. Et puis, la création de ce nouveau  groupe n'est pas forcément une mauvaise chose. Ce sera l'occasion de parler écologie. Depuis trois ans, on a du mal à défendre nos avancées dans ce domaine. Nous avons tout de même arrêter Notre-Dame-des-Landes, nous avons la loi Hulot et la loi sur les mobilités."

In fine, le groupe LREM  pourrait toutefois récupérer rapidement la majorité absolue si la future suppléante d'Olivier Gaillard (ex-LREM, qui devrait quitter son poste de député pour devenir maire), rejoint les rangs des "marcheurs", comme annoncé par le député.
 
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