L'allègement du confinement démarre ce week-end et prévoit la réouverture des lieux de culte, avec une jauge de 30 personnes maximum pour les offices. Pour l'archevêque de Rennes, Monseigneur d'Ornellas, cette mesure est inapplicable et irréaliste.
"Traiter ainsi les religions, c’est considérer comme accessoire la foi de millions de croyants." Monseigneur d'Ornellas, archevêque de Rennes réagit à la suite des annonces d'Emmanuel Macron. Les fidèles vont en effet pouvoir retrouver le chemin des lieux de culte dès ce week-end. Les cérémonies religieuses seront à nouveau autorisées, en petit comité. Les offices pourront avoir lieu mais limités à 30 personnes. "Irréaliste et inapplicable" pour Monseigneur d'Ornellas.À partir du 28 novembre, le confinement adapté et le système d’attestation resteront en vigueur. Mais tous les commerces pourront rouvrir. Les déplacements pour promenade ou activité physique en extérieur seront permis dans un rayon de 20 kilomètres et pour trois heures. pic.twitter.com/bYUZibPP0D
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 24, 2020
Avec les autres membres de la conférence des évêques, il dit s'interroger : Quels sont les véritables critères utilisés par le gouvernement pour fixer les conditions de ce confinement ? "Certes les cultes ne sont pas des commerces mais traiter ainsi les religions, c’est considérer comme accessoire la foi de millions de croyants. C’est une grave erreur pour notre société tout entière." Il demande une véritable concertation avec le gouvernement, "pour permettre dès que possible une jauge proportionnée à la taille des édifices religieux."
Je ne peux pas demander aux prêtres d’effectuer une discrimination entre les fidèles
Monseigneur d'Ornellas adresse un message aux prêtres d'Ille-et-Vilaine. Alors que les célébrations vont reprendre, il indique ne pas pouvoir leur demander de compter leurs fidèles, dans le but d'en exclure. "Ils accueilleront donc les fidèles qui viendront, en leur demandant le strict respect des gestes barrières."
"On ne veut pas faire de la désobéissance civile"
Le père Nicolas Guillou, curé de la paroisse de Notre-Dame en Saint-Melaine à Rennes tient à préciser qu'il ne s'agit pas de faire de la désobéissance civile. "Des aménagements sont normaux dans le cadre de la lutte contre la Covid. Mais cette jauge des 30 personnes nous sidère." Il souligne : "On va réappliquer un certain nombres de règles qu'on avait mis en place : des jauges dans les églises (avec un tiers d'occupation, avec la distanciation, la suppression d'une chaise sur deux, le gel...) et multiplier les messes. Dans le centre-ville de Rennes par exemple pour tout ce week-end, il devrait y en avoir une trentaine, de 8 h à 18 h, sur les quatre églises concernées." Il ajoute : "On espère que les discussions avec le gouvernement vont aboutir."
Des appels à manifester sont déjà lancés par des fidèles, pour la levée de la "messe à 30" notamment à Brest, dimanche 29 novembre, à 16 h 30 devant l'Eglise Saint-Louis. Idem à Rennes, à 15 h devant l'Eglise Saint-Melaine. "Les catholiques entendent résolument s’opposer à l’anticléricalisme primaire de la tyrannie sanitaire au pouvoir. Il n’appartient pas à César, Jupiter ou Néron d’intervenir dans les affaires religieuses : c’est cela la laïcité" écrivent des associations de familles catholiques en Ille-et-Vilaine.