La période est aux moissons partout sur le territoire, avec des volumes très décevants, que ce soit pour le blé, l'orge ou le colza. Les agriculteurs bretons ont subi des conditions climatiques défavorables l'hiver dernier et des attaques d'insectes.
Au niveau national, d'après ce que l'on entend partout, ce serait la plus mauvaise année depuis 2004
La réaction de l'élu de la Chambre d'Agriculture de Bretagne interrogé sur la moisson, qui bat son plein actuellement dans les champs en Bretagne, est sans appel : "C'est pas bon du tout !" s'exclame t-il avant d'expliquer "c'est très particulier, on est dans une année complètement atypique, parce que les agriculteurs qui ont semé très tôt, s'en sortent mieux que les autres", précise l'agriculteur installé à Mauron, dans le Morbihan, "et ça contrairement à tous les conseils dispensés par la Chambre d'agriculture. Et à l'inverse, ceux qui ont semé plus tard, comme il était préconisé, pour éviter les insectes, se retrouvent avec des rendements très faibles." A noter que les céréales représentent 40% des terres cultivées en Bretagne, notamment pour la nutrition animale, dans cette région d'élevage.
Une année agricole qui va battre beaucoup de records négatifs pour les cultures d'hiver
— menier jean rene (@menierjeanrene) July 13, 2020
Ma 2ème plus mauvaise récolte en colza depuis 20 ans
Idem en orge
Cumul de conditions défavorables
Les producteurs de blé, d'orge ou de colza, ont donc été confrontés à un cumul de conditions défavorables, des quantités importantes de pluie, un hiver doux, qui a favorisé les attaques d'insectes. Des pucerons qui transmettent une maladie aux céréales, la jaunisse. Et enfin, le coup de chaud du mois d'avril a fini d'achever les cultures, qui n'avaient pas pu développer suffisamment leur système racinaire et se sont retrouvées asphyxiées.
Moisson blé 2020, aussi vite commencée, aussi vite terminée ?
— P. Carine (@PCarine2) July 18, 2020
... moins de surface (↘️60%) suite aux difficiles conditions d'implantation ?... et ↘️ 40% de rendements par rapport à la moisson 2019....? #moisson2020 pic.twitter.com/06fgE2Qs6T
Pour le blé, des pertes de 30 à 40% sur certaines parcelles
"Sur le blé, on constate des pertes de 30 à 40% sur certaines parcelles" remarque encore Jean-René Menier. "La moyenne habituelle en Bretagne est de 70 à 74 quintaux à l'hectare et quand on est autour de 80 q/ha (8 tonnes par hectare), c'est bien, mais là on est largement au dessous et pour l'orge et le colza, c'est pareil on est entre 20 et 30% en dessous des volumes habituels. Ça signifie quand même une perte de 300€ par hectare pour le blé ! ". Le président du comité régional des céréales évoque encore le besoin en paille des éleveurs, qui aura du mal à être satisfait cette année. "Là, on est à deux tonnes par hectares, alors que d'habitude on est plutôt sur une production de cinq tonnes. Ce sont les deux versant des cultures qui sont touchés !"
#moisson2020 du #blé ??? on y est... pic.twitter.com/LEcIvjr10b
— Kerhervé Anthony ??????☘???? (@AnthonyKerherve) July 19, 2020