Les moissons 2020 en Bretagne : "une très mauvaise année"

La période est aux moissons partout sur le territoire, avec des volumes très décevants, que ce soit pour le blé, l'orge ou le colza. Les agriculteurs bretons ont subi des conditions climatiques défavorables l'hiver dernier et des attaques d'insectes. 

Au niveau national, d'après ce que l'on entend partout, ce serait la plus mauvaise année depuis 2004 

Jean-René Menier, président du comité régional des céréales



La réaction de l'élu de la Chambre d'Agriculture de Bretagne interrogé sur la moisson, qui bat son plein actuellement dans les champs en Bretagne, est sans appel : "C'est pas bon du tout !" s'exclame t-il avant d'expliquer "c'est très particulier, on est dans une année complètement atypique, parce que les agriculteurs qui ont semé très tôt, s'en sortent mieux que les autres", précise l'agriculteur installé à Mauron, dans le Morbihan, "et ça contrairement à tous les conseils dispensés par la Chambre d'agriculture. Et à l'inverse, ceux qui ont semé plus tard, comme il était préconisé, pour éviter les insectes, se retrouvent avec des rendements très faibles." A noter que les céréales représentent 40% des terres cultivées en Bretagne, notamment pour la nutrition animale, dans cette région d'élevage.
   

Cumul de conditions défavorables


Les producteurs de blé, d'orge ou de colza, ont donc été confrontés à un cumul de conditions défavorables, des quantités importantes de pluie, un hiver doux, qui a favorisé les attaques d'insectes. Des pucerons qui transmettent une maladie aux céréales, la jaunisse. Et enfin, le coup de chaud du mois d'avril a fini d'achever les cultures, qui n'avaient pas pu développer suffisamment leur système racinaire et se sont retrouvées asphyxiées. 
 
 

Pour le blé, des pertes de 30 à 40% sur certaines parcelles


"Sur le blé, on constate des pertes de 30 à 40% sur certaines parcelles" remarque encore Jean-René Menier. "La moyenne habituelle en Bretagne est de 70 à 74 quintaux à l'hectare et quand on est autour de 80 q/ha (8 tonnes par hectare), c'est bien, mais là on est largement au dessous et pour l'orge et le colza, c'est pareil on est entre 20 et 30% en dessous des volumes habituels. Ça signifie quand même une perte de 300€ par hectare pour le blé ! ". Le président du comité régional des céréales évoque encore le besoin en paille des éleveurs, qui aura du mal à être satisfait cette année. "Là, on est à deux tonnes par hectares, alors que d'habitude on est plutôt sur une production de cinq tonnes. Ce sont les deux versant des cultures qui sont touchés !"
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité