Dans le Jura, les vendanges ont démarré entre deux averses. Si les vendangeurs sont au rendez-vous, la récolte, elle, risque d'être partielle à cause du printemps pluvieux et des maladies qui ont proliféré dans les vignes.
Premiers coups de sécateurs dans les vignes du Jura. Les vendanges ont débuté, notamment pour le crémant, pour une semaine. Avec 24 vendangeurs présents, Valentin Vandelle, vigneron à L'Étoile dans le Jura, a fait le plein de main-d’œuvre pour récolter les grappes de raisin. Mais dans les vignes, le constat est sans appel. "Il y a des taches jaunâtres sur les feuilles, une poussière blanchâtre et des raisins séchés", montre le vigneron. Aucun doute, le mildiou n'a pas épargné les professionnels du vin cette année encore.
Le champignon, fléau des vignes, a eu de quoi s'installer ces derniers mois dans les exploitations viticoles. "Avec le printemps pluvieux que l'on a eu, on savait que les maladies allaient se développer. Et ça n'a pas loupé", constate Valentin Vandelle. D'abord visible sur les feuilles, le mildiou se développe ensuite sur les fruits, les rendant complètement secs et dépourvus de jus.
Même si les vignerons sont habitués à composer avec cette maladie, les conséquences sont toujours importantes. "Rien qu'avec le mildiou, on est sur une perte de 10 à 20% de la récolte. C'est bien plus que les années précédentes même si ça reste modéré."
Pluie et gel, une année compliquée dans les vignes
Dans les autres exploitations, on commence à préparer les vendanges. La météo incertaine du début du mois de septembre oblige les vignerons à s'adapter. "On essaye d'éviter de travailler sous des seaux de pluie premièrement pour le confort, mais aussi pour l'hygiène. On veut éviter que la terre vienne se mettre dans les raisins quand on les récolte", explique Thomas Rougier, vigneron à Poligny.
Les éléments naturels semblent être contre les vignerons cette année. Car en plus du mildiou, la quantité de raisins récoltés devrait être divisée par deux à cause des épisodes de gel qui ont frappé les vignes au printemps. "On va avoir une petite quantité en termes de volume. C'est une perte de 50% de la récolte, voire peut-être plus", constate Hervé Ligier, vigneron et président de la société viticole d'Arbois, qui s'apprête à démarrer les vendanges dans les prochains jours. "Pour la qualité, on ne sait pas. C'est une année vraiment compliquée pour les vignerons jurassiens." Reste à passer entre les gouttes pour récolter les grappes de raisin et découvrir leur saveur, pendant les deux prochaines semaines.