Des médecins, infirmières signalent la présence d'une septième dose (contre 6 officiellement) dans le vaccin Pfizer. Alors qu'ils aimeraient pouvoir en faire profiter les patients, les consignes des autorités ne sont pas encore assez claires.
Ils sont médecins, infirmières et travaillent comme volontaires dans les centres de vaccination. Depuis plus d'une semaine, ils constatent que le vaccin Pfizer dispose en fait de 7 doses (contre 6 officiellement). Ce supplément coïncide avec l'arrivée de nouveaux kits de vaccination.
Le docteur Eric Henry officie dans le Morbihan, il explique : "On a eu des nouveaux flacons, avec des aiguilles serties. L'aiguille et la seringue sont coulées dans le même moule." "Il n'y a pas d'espace mort, c'est ce qui fait qu'on a un peu plus de quantité" confirme Laurence, infirmière qui elle aussi a fait ce constat.
Faut-il injecter cette septième dose ?
Dans les centres de vaccination où Laurence a pu passer : le Pratel, Grand Champ ou encore lors d'une campagne éphémère au Palais des Arts à Vannes, tout le monde a eu cette même pensée. "Il nous paraissait fou de jeter une dose, quand on sait ce que cela représente."
Toute dose doit être injectée, il ne faut pas en perdre
Sur décision de médecins, cette septième dose a été injectée, parfois contre l'avis de l'administration hospitalière. "Les pharmaciens ont reçu des consignes dans les hôpitaux", précise Éric Henry. "On nous a rappelé à l'ordre. Sur certains centres, on a vu fleurir des pancartes avec une mention interdiction d'utiliser la septième dose", raconte Laurence.
Pour Éric Henry, la réticence vient d'abord de pratiques qui ont eu cours ailleurs, où des soignants ont mélangé des fonds de flacons. "Nous, on ne veut pas bricoler avec la septième, on l'extrait." Puis d'autres arguments ont été avancés : le fameux kit de vaccination pourrait ne pas être le même dans les prochaines semaines.
Eric Henry rétorque : "Ce serait bien de se renseigner, savoir d'où il vient et de fournir le même à terme." Pour Laurence, si effectivement ces kits changent, il faut profiter de cet instant même s'il est éphémère et ne pas gâcher le précieux liquide. "La logistique est possible", dit-elle. Les deux soignants réclament un process clair. Pour les deux professionnels de santé, les remontées du terrain doivent être considérées.
Contactée, l'Agence régionale de santé répond : "L’ARS ne préconise pas la recherche d’une septième dose dans les flacons de Pfizer car celle-ci est source d’erreur (erreur de dilution, erreur de prélèvement). Le mélange de plusieurs flacons pour reconstituer une dose est interdit car il présente des risques d’infection." Mais d'ajouter : "Si un préleveur, au regard du matériel reçu et en respectant les bonnes pratiques est en capacité de prélever une septième dose, il peut l’utiliser."