Affaire Vincenzo Vecchi : nouveau pourvoi en cassation pour extrader le militant italien, installé dans le Morbihan

Le parquet général a formé un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour d'appel d'Angers, refusant de remettre à l'Italie le militant altermondialiste Vincenzo Vecchi, qui vit à Rochefort-en-Terre dans le Morbihan et qui avait été condamné après les émeutes du G8 de Gènes en 2001.

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"Le parquet général a formé un pourvoi en cassation", a indiqué Maxime Tessier, avocat de Vincenzo Vecchi, 47 ans, réfugié en Bretagne après avoir été condamné à 12 ans et demi de prison en Italie. Contacté, le parquet général a confirmé ce pourvoi.
   
Après la cour d'appel de Rennes l'an dernier, celle d'Angers a refusé ce mercredi 4 novembre d'exécuter le mandat d'arrêt européen émis par l'Italie à l'encontre du militant italien, au motif que la peine principale de dix ans de prison encourue pour "dévastation et pillage" n'avait pas d'équivalent en France. Cette incrimination, introduite dans le code pénal italien sous Mussolini, concentre depuis le début de l'affaire les critiques de la défense et du comité de soutien de Vincenzo Vecchi. "C'est un acharnement judiciaire", a réagi Laurence Petit, membre du comité de soutien, après l'annonce du pourvoi. "Humainement, c'est très difficile car ça fait 20 ans qu'on poursuit M. Vecchi sur la base d'une infraction injuste", a commenté l'avocat.
 

Des soutiens "consternés et révoltés" 


Dans un communiqué, les membres du collectif de soutien au militant italien se disent "atterrés, consternés, révoltés, par cet incompréhensible et délirant acharnement  judiciaire qui nous semble relever plus de choix politiques que de cohérence juridique (...) qui conteste par deux fois les décisions successives des Cours d'appel de Rennes et d'Angers et qui à nouveau fait encourir à Vincenzo la peine initiale de 12 ans de prison en Italie". Un collectif qui se félicitait du verdict, "nuancé et globalement favorable, rendu le 4 novembre par la Cour d'appel d'Angers", et qui permettait à leur ami Vincenzo de pouvoir "enfin entrevoir le bout du tunnel..." Un communiqué qui rappelle encore qu'au travers d'une tribune dans Le Monde, 92 personnalités, dont Christiane Taubira, Marylise Lebranchu et Eva Joly, soulignaient que "l'honneur de la justice française serait de savoir en rester là".
 

Arrêté le le 8 août 2019 et remis en liberté le 15 novembre de la même année

    
Condamné en 2009 à douze ans et demi de prison, Vincenzo Vecchi faisait partie des "dix de Gênes", dix militants condamnés, souvent à des peines très lourdes, pour les affrontements du G8. Il avait été arrêté le 8 août 2019 à Rochefort-en-Terre (Morbihan), où il travaillait comme peintre en bâtiment depuis de nombreuses années. Après trois mois de détention, il a été libéré le 15 novembre 2019 par la cour d'appel de Rennes, qui a jugé irrégulière "la procédure d'exécution" du mandat d'arrêt européen. La Cour de cassation a finalement renvoyé l'affaire devant la cour d'appel d'Angers.
 
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