La Direction régionale des Affaires culturelles (Drac) de Bretagne a assuré que la quarantaine de petits menhirs détruits récemment pour permettre la création d'un magasin de bricolage près des célèbres alignements de Carnac ne présentaient pas un caractère archéologique "majeur".
Dans un communiqué réagissant à l'émoi suscité par cette destruction, révélée sur son blog par un archéologue amateur, la Drac de Bretagne met en avant le "caractère encore incertain et dans tous les cas non majeurs des vestiges" qui avaient été trouvés en 2015 lors de fouilles préventives.
"L'atteinte à un site ayant une valeur archéologique n'est pas établie", se défend la Drac, soulignant que le terrain sur lequel les pierres se trouvaient est considéré comme une "zone d'activité" par le plan local d'urbanisme (PLU). Il "n'est par ailleurs pas répertorié parmi les zones de présomption archéologique, c'est-à-dire les zones qui justifient un avis du service régional d'archéologie", ajoute-t-elle.
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Dans un billet de blog révélé par Ouest-France, Christian Obeltz, passionné d'archéologie, déplorait la destruction de 39 petits menhirs de 50 cm à un mètre de haut, pour la construction d'un magasin de bricolage sur le site.
Le permis de construire, délivré le 26 août 2022 par la mairie de Carnac, avait été refusé une première fois en 2015.
Le terrain avait alors fait l'objet de fouilles par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), qui s'étaient achevées "sur un constat contradictoire".
"Seules des observations complémentaires sur les monolithes, voire une fouille, permettraient de certifier l'origine néolithique de cet ensemble", détaille l'organisme dans son rapport publié en avril 2015.
La Drac avait prescrit une telle fouille sur les deux files de blocs de pierres mises au jour à l'époque, mais celle-ci n'avait jamais eu lieu, le premier permis de construire ayant été refusé pour des raisons non liées à l'archéologie, rappelle-t-elle dans son communiqué.
Pour Christian Obeltz, "le site est répertorié au projet d'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, ce qui oblige normalement à prévenir l'Architecte des bâtiments de France et la Direction régionale des Affaires culturelles (Drac) avant de lancer le projet".
Le maire de Carnac et sa famille insultés sur les réseaux sociaux
De son côté, le maire de Carnac, Olivier Lepick, qui assuré avoir "parfaitement respecté la législation", a reposté le communiqué de la DRAC sur twitter. En dénonçant les insultes reçues sur les réseaux sociaux depuis le début de l'affaire.
Après cette destruction, une association de défense du patrimoine, Koun Breizh ("Mémoire bretonne", en breton), a annoncé avoir déposé une plainte contre X pour destructions volontaires aggravées, car portant sur le patrimoine archéologique.
(avec AFP)