Depuis la rentrée 2017 en Bretagne, 34 classes de CP ont été dédoublées. Quatre mois après le lancement de cette réforme, l’heure est au premier bilan : plutôt satisfaisant pour les enseignants, mais les incidences sur les autres niveaux restent problématiques.
C'est l'une des premières réformes mises en place à la suite de l'élection d'Emmanuel Macron. Pour combattre les difficultés scolaires qui peuvent apparaître dès les premières années d'apprentissage, une expérimentation est menée notamment en Bretagne. Les effectifs des classes de CP sont divisés par deux.
Une mesure dont se félicite l'académie de Rennes, qui a même décidé d'aller plus loin en élargissant d'ores et déjà le dispositif à plusieurs classes, situées en REP (Réseau d'éducation prioritaire). Il était pour l'instant cantonné aux classes de CP en REP+.
Depuis la rentrée de septembre, 34 classes de CP situées en REP+ et en REP (Réseau d'éducation prioritaire) ont ainsi été dédoublées dans la région. Les enfants ne sont plus que 12 par classe.
En Bretagne, cela concerne 686 élèves répartis dans 19 établissements. Ce lundi 16 décembre, le recteur d'académie Thierry Terret s'est rendu à l'école Suzanne Bourquin de Josselin, dans le Morbihan, pour en constater les effets.
Côté enseignants, la mesure semble être plutôt positive : "À 12, on voit tout de suite les difficultés", témoigne Emmanuelle Kerbrat, institutrice. Cela permet d'y remédier immédiatement. Avec ma collègue, nous nous concertons tous les jours pour réajuster le lendemain." Elle ajoute :
"C'est un fonctionnement au plus près du besoin des élèves."
"Le fonctionnement à 12 est bien aussi pour les enfants timides, qui osent moins parler en groupe, poursuit-elle. Là, dès la première semaine, ils prenaient la parole. Le niveau sonore est moins élevé, puisque pour lire ils ont besoin d'oraliser donc le niveau sonore avec une vingtaine d'élèves était assez élevé. Là, ça permet d'être plus serein, plus calme".
Les syndicats, contents mais méfiants
Du côté des syndicats, la mesure semble également contenter mais avec tout de même un petit bémol : "Ce qu'il ne faut pas", tempère Ewen Saliou, délégué du personnel SNUIpp-FSU, "c'est que ce dispositif vienne au détriment des autres effectifs de classes, en surchargeant les cours moyens, les classes de maternelle... Il ne faut pas non plus qu'il vienne au détriment des réseaux d'aides, de l'accompagnement des remplaçements".
Pour l'instant en Bretagne, 34 classes sont concernées par ce dispositif. Mais le rectorat entend bien l'élargir à 115 l'année prochaine et inclure les classes de cours élémentaire en 2019. Alors se poserait la question des effectifs du nombre d'enseignants.
► Revoir le reportage de Stéphane Izad et Philippe Beaugey :
Interviennent dans ce reportage : Emmanuelle Kerbrat, enseignante CP à l'école Suzanne Bourquin, Thierry Terret, recteur de l'académie de Rennes, et Ewen Saliou, délégué du personnel SNUIpp - FSU.