C'est le genre de tirage improbable que seule la Coupe de France nous réserve. Pour le 7e tour, les amateurs de Ruffiac/Malestroit (R2) recevront les pros du FC Lorient. Entre les deux voisins, cinq divisions d'écart. Mais chez le petit poucet morbihannais, on a choisi "de ne pas de prendre la tête"
Samedi 16 novembre, l'équipe de Ruffiac/ Malestroit affrontera pour le 7e tour de la Coupe de France les professionnels du FC Lorient.
Entre les amateurs de Régionale 2 et le deuxième de Ligue 2, cinq divisions d’écart. Au tirage, le petit Poucet morbihannais a décroché le gros lot.
Les 2 500 places vendues en moins d’une heure
Une telle affiche a bien évidemment suscité l’enthousiasme du public. Le match se jouera à guichets fermés à 15 h 30, ce samedi à Ploërmel.
"Les 2 500 billets se sont vendus comme des petits pains, en moins de 50 minutes", souligne le président du club Anthony Poyac.
Notre stade n’était pas homologué, On aurait pu aller jouer à Lorient, mais le charme n’aurait pas été le même. Là, on va rester au pays de Ploërmel, et quoi qu’il arrive, cela restera gravé dans les mémoires. Comme le "Mauron-Le Mans" de 2001. Une pareille aventure, ce n’est pas tous les ans.
Anthony PoyacPrésident de Ruffiac/Malestroit Foot
Noël avant l’heure
Pour le club, qui jusqu'ici n’avait jamais été plus loin qu’un cinquième tour de Coupe de France, c’est évidemment Noël avant l’heure.
Pour le président, ce match face à Lorient vient aussi récompenser "dix ans de travail depuis la fusion compliquée des deux clubs historiques, Ruffiac et Malestroit".
"Quand on voit les galères qu’on a eu pour faire émerger ce club, qui compte aujourd’hui 300 licenciés, c’est une grande fierté pour tout le monde."
"Une équipe d’étudiants, d’agriculteurs, d’entrepreneurs, avec un barbier"
Si ce derby des extrêmes suscite de l’engouement, le coach Maxime Michel tente de rester serein.
"C’est vrai que ça se bouscule, le téléphone n’arrête pas de sonner, il y a des sollicitations de partout, on n’est pas habitué. Le club prend un peu de lumière, c’est gratifiant. Alors on joue le jeu, mais avec des limites. Il ne faut pas que ça nous pompe de l’énergie avant même d’avoir jouer le match".
A Ruffiac, on n’a pas l‘habitude de se prendre la tête. C’est un club familial, avec un effectif local. Les gars sont étudiants, entrepreneurs, agriculteurs. Il y a même un barbier. Pas de primes de match, pas d’argent. Et comme avec très peu de moyens, on a réussi à arriver jusque-là, on peut continuer de rêver un peu.
Maxime MichelEntraîneur de Ruffiac/Malestroit
1 chance sur 100 de se qualifier
Jusqu’ici, les amateurs de Ruffiac avaient bénéficié d’un tirage plutôt clément. Cette fois, ce ne sera pas la même chanson.
"Ce que je dis aux garçons, poursuit le coach, c’est de ne pas se mettre la pression. Sur le papier bien sûr, on a 1% de chances de se qualifier. Mais sur le terrain, on va essayer d'exister, de profiter des rares espaces que Lorient nous laissera. Ce serait génial de faire durer le plaisir. La Coupe, c'est fait pour ça.".
Se qualifier, ce serait "extraordinaire", termine le président Poyac. "Et si ce n’est pas le cas, il faudra rapidement se reconcentrer sur le championnat, qui reste la priorité. Là, depuis ce tirage fabuleux, on a quand même essuyé deux défaites."
Ruffiac-Malestroit/ FC Lorient. Coup d’envoi le 16 novembre à 15 h 30 à Ploërmel.