Les chauves-souris sont victimes de la prolifération des parcs éoliens dont les pales les fauchent en plein vol. Les défenseurs de ces mammifères nocturnes ne sont pas opposés à ce type de production d'énergie mais souhaitent de nouvelles règles d'exploitation pour éviter l'hécatombe.
Les parcs éoliens ont des impacts directs ou indirects importants sur les chauves-souris. Le plus remarquable est la mortalité par collision directe avec les pales ou par barotraumatisme généré par une forte modification de pression autour des pales en mouvement. Certaines espèces comme la noctule commune, une espèce migratoire, sont particulièrement touchées.
Des espèces protégées, certaines en voie de disparition
Thomas le Campion, chargé de mission du groupe mammologique breton rappelle en préambule : " Les chauves-souris sont des espèces protégées qui pour la plupart affichent des tendances de population à la baisse. Cette chute des effectifs est très marquée pour des espèces qui par le passé étaient considérées comme communes : les Pipistrelles et les Noctules. La Noctule commune affiche notamment un déclin critique de l’ordre de - 88 % en dix ans."
Ces chauves-souris sont les plus impactées par les éoliennes car elles sont migratrices et évoluent régulièrement au-dessus de la canopée, à hauteur des rotors des aérogénérateurs. Bien que touchées par d’autres menaces (intensification des pratiques agricoles et forestières, rénovation des bâtiments, impact de l’éclairage public…) les mortalités surnuméraires engendrées par les éoliennes constituent aujourd’hui probablement la cause de mortalité directe la plus importante pour certaines de ces espèces comme la Noctule commune.
"L'industrie des éoliennes doit prendre des mesures de protection !"
Dans ces conditions, cette espèce est menacée de disparition à court ou moyen terme dans le grand Ouest de la France et l’industrie éolienne porte une lourde responsabilité dans cette situation, rajoutent dans une récente synthèse différentes associations de protection des animaux qui interpellent l'Etat.
A la Gacilly dans le Morbihan, le parc éolien des landes de Coësmes est l'un des plus importants de Bretagne. Il est l'un des plus mortifères pour les chauves-souris, car il est implanté près de zones de boisements très attractives pour qu'elles se nourrissent. On a fait des comptages. Des milliers d'individus sont sans doute morts pris dans les pales des engins, même si des bridages (arrêt des pales durant la nuit) sont désormais imposés durant certaines saisons.
Alors que de nouveaux parcs se développent en accord avec la politique de transition vers les énergies renouvelables, il est temps de trouver un terrain d'entente pour les associations qui demandent à l'Etat d'imposer de nouvelles restrictions.
- La mise en place de zones d’exclusions imposées à l’éolien (massifs forestiers, zones de présence importantes de colonies ),
- La mise en œuvre de bridages (période d’arrêt des éoliennes) plus contraignants pour limiter les impacts sur les populations,
- L’interdiction des modèles d’éoliennes à faible garde au sol (inférieure à 30 m),
- L’obligation de l’obtention de dérogations de destruction d’espèces protégées pour tous les parcs.