A Carnac (Morbihan), en mai dernier ,des catholiques de l'organisation Civitas avaient perturbé la tenue d'un concert dans la commune et obtenu son annulation. Ils jugeaient "profanatoire" cette représentation d’une organiste américaine organisée dans l'église. Hier, après des propos antisémites tenus lors de l'université du mouvement, Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, a demandé la dissolution de Civitas.
C'était le 13 mai dernier, une trentaine de personnes avait répondu à l'appel de la section locale de Civitas pour manifester devant l'église de Carnac. Ce mouvement catholique d'extrême droite, voulait empêcher la tenue d'un concert qu'il jugeait "profanatoire" au sein d'un espace sacré. Ce même mouvement avait d'ailleurs envoyé un courrier à l'évêque pour lui demander d'interdire l'évènement. Face à l'impossibilité de résoudre la situation, le maire, après l'intervention de la gendarmerie, avait décidé d'annuler la représentation.
À lire aussi :Concert empêché par des catholiques intégristes à Carnac. Deux personnes devant la justice
L'antisémitisme au cœur de l'université d'été de Civitas
C'est suite à des propos antisémites prononcés le 30 juillet à Pontmain (Mayenne), lors de l'université d'été du mouvement, que Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a publié lundi 7 août un post sur twitter.
"L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre pays. Je condamne fermement ces propos ignominieux et saisis le Procureur de la République. Par ailleurs, j’ai demandé à mes services d’instruire la dissolution de Civitas" a écrit Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a réagi
L'essayiste Pierre Hillard avait en effet déclaré lors du rassemblement de Civitas qu'il "faudrait peut-être retrouver la situation d'avant 1789 à propos du statut des juifs en France, c'est-à-dire à une époque où ils ne pouvaient pas avoir, pour la plupart, la nationalité française". Avant d'ajouter que "la naturalisation de Juifs en 1791 [avait ouvert] la porte à l'immigration.".
Le procureur de la République saisi
Ces propos ont été condamnés par plusieurs personnalités politiques dont des élus de LFI et de Renaissance, l’Union des étudiants juifs de France et la Licra.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé au Monde qu’un courrier sera transmis à Civitas dans les prochaines semaines. « Nous disposons contre cette organisation de tout un tas d’éléments, d’actions ou de propos, contraires aux valeurs de la République », a précisé au quotidien l’entourage du ministre. Celui-ci a par ailleurs annoncé avoir saisi le procureur de la République.