Le parquet de Lorient, dans le Morbihan, a ouvert une enquête pour "violence volontaire et entrave à la liberté d'expression" suite à l'annulation d'un concert ce samedi 13 mai 2023, dans une église de Carnac. Un concert empêché par une manifestation de catholiques intégristes.
"Une enquête confiée à la gendarmerie est effectivement en cours, en l'état, des chefs d'entrave à la liberté d'expression, de manifestation sur la voie publique non déclarée et de violence volontaire sans incapacité sur une personne dépositaire de l'autorité publique, lors d'une manifestation sur la voie publique", indique le procureur de la République de Lorient, Stéphane Kellenberger.
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Un événement "entravé par la violence"
Le maire de Carnac a annoncé lundi porter plainte après l'annulation du concert. Ce samedi 13 mai, en effet, plusieurs dizaines de manifestants proches de Civitas, opposés à la prestation de l'organiste américaine Kali Malone, avaient empêché la tenue de l'événement. "Une quarantaine de jeunes gens à la nuque bien dégagée ont entravé par la violence, une de mes adjointes a été giflée sous les cris de 'arrière Satan !', un concert qui devait se dérouler dans l'église Saint-Cornély" a écrit Olivier
Lepick, maire de cette commune touristique du littoral breton de plus de 4.000 habitants.
Éviter la violence sur un public pacifique, pour le maire
Le maire a alors pris la décision d'annuler le concert prévu qui devait attirer environ 200 spectateurs. "Je ne pouvais pas tolérer que la violence des manifestants ne s'abatte sur un public venu pacifiquement assister à un concert ou que notre église subisse des dégâts si, d'aventure, il avait fallu évacuer de force les illuminés", ajoute-t-il sur sa page Facebook. L'édile souligne que le concert, organisé sous l'égide du ministère de la Culture et du conseil départemental, avait été approuvé par l'évêché et le comité paroissial.
Dans un communiqué, le syndicat de Bretagne des artistes musiciens CGT a condamné une extrême droite qui "prétend désormais dicter sa programmation aux organisateurs de spectacle". "Si les membres de Civitas ou d'un groupuscule du même genre tentent à nouveau d'empêcher la tenue d'un spectacle en Bretagne, ils devront s'attendre à trouver des militants de la CGT en face d'eux", a réagi le syndicat.
Une manifestation dénoncée par le diocèse
Le diocèse de Vannes a également dénoncé les événements de samedi, soulignant que "l'Église ne pouvait pas être le lieu d'une quelconque violence". "La commission de discernement de la paroisse n'a jamais repéré dans le programme d'œuvre contraire au message de l'Évangile qui aurait pu porter atteinte à la dimension sacrée du lieu" indique le diocèse. Le titre 'sacer profanare', qui semble avoir mis le feu aux poudres, n'a jamais figuré sur le programme présenté pour ce concert", ajoute le diocèse.
Un "concert profanatoire" selon Civitas
Sur Twitter, Civitas a évoqué un "concert profanatoire" et a tweeté en latin "Christus Vincit!" (le christ vainc).
Dans une lettre envoyée début mai à l'évêque de Vannes et publiée sur internet, Civitas estimait que "nos églises ne sont pas des salles de concert à la merci des caprices et désirs d'artiste tendance et tendancieux !".
(Avec AFP)