Chanvre, paille, bois, les éco-matériaux ont du mal à convaincre les Bretons ! C'est le constat d'une étude récente commandée pour la Région Bretagne. Si l’image des éco-matériaux est globalement positive, elle est encore assez largement associée au monde rural, au patrimoine et à la rénovation.
Une journée pour convaincre. Ils étaient plus de 200 ce mardi à l'Université de Bretagne Sud à Lorient pour plancher sur les éco-matériaux. Des professionnels du bâtiment, des architectes, des laboratoires de recherches, tous présents lors de cette journée d'information pour essayer de comprendre pourquoi à ce jour les éco-matériaux ne représentent que 4% du marché des matériaux de construction.
Une image positive à promouvoir
Une étude sociologique commandée par la Région Bretagne afin de mieux comprendre la faiblesse de la demande en éco-matériaux en Bretagne livre quelques enseignements sur les raisons des particuliers à ne pas faire appel à tels matériaux.Même si les éco-matériaux recueille une bonne image auprès des particuliers et des professionnels, elle est encore associée au monde rural, au patrimoine et à la rénovation. Il est nécessaire de promouvoir les atouts de ces éco-matériaux.
Voici les principaux enseignements de l'étude réalisée pour le Conseil Régional auprès des particuliers :
- Les éco-matériaux bénéficient d’une bonne image auprès de deux Bretons sur trois. Pour autant, le terme éco-matériau ne fait pas véritablement sens pour les consommateurs qui malgré la bonne image n'y ont pas recours.
- Les consommateurs sont très sensibles à l’argument santé et qualité de l’air (alimentation / décoration). L’imminence d’une naissance ou la présence de jeunes enfants constitue un facteur de sensibilisation des parents à ces thématiques. Les produits de décoration constituent une porte d’entrée dans le monde des éco-matériaux.
- Les consommateurs éprouvent généralement des difficultés à énoncer les qualités des éco-matériaux.
- Un intérêt certain pour le bois et plus timide pour la paille…
- L’image des éco-matériaux est très liée à la rénovation de l’habitat ancien (avant 1945).
- Les maîtres d’ouvrage qui s’engagent dans un projet de rénovation ou de rénovation avec extension sont plus sensibles aux éco-matériaux.
- Les plus jeunes ne sont pas les plus sensibles… C’est la génération des 30-50 ans qui est la plus sensible.
- Les porteurs de projets situés à la campagne sont plus sensibles que les porteurs de projet situés en ville ou dans un bourg ou lotissement d’une petite commune. L’image des éco-matériaux est associée à la ruralité.
Etude sociologique sur la faiblesse de la demande en éco-matériaux en Bretagne
Les six profils de ménages bretons "constructeurs" issue de l'étude
L’étude a permis d’identifier six portraits sociologiques de ménages bretons en fonction de leur rapport à leur logement et aux éco-matériaux :- Le bricoleur militant délègue très peu à des professionnels le soin de construire ou de rénover sa maison.
- Les sensibles, particulièrement préoccupés par l’alimentation, le bien-être, la santé, la qualité de l’air intérieur…
- Les enthousiastes se défi nissent d’abord par leurs valeurs et leur volonté de faire ensemble.
- Le jeune couple pressé se tournera plus volontiers vers les constructeurs de maisons individuelles ou les promoteurs pour réaliser un projet à prix et délai garantis. Il n’est pourtant pas insensible aux éco-matériaux…
- Les accédants font le choix d’une construction à prix et délais garantis plus rassurante. Les accédants sont peu sensibles aux éco-matériaux.
- Le bricoleur de père en fils fait sa maison soi-même ou rénove. Il se définit par son inscription dans une économie locale, souvent rurale, qui valorise l’artisanat et le travail manuel. Il est peu sensible aux éco-matériaux.