Envolés les rêves de titre mondial. En s'inclinant aux tirs au but, samedi midi face à l'Australie en quarts de finale de la Coupe du Monde Féminine, les footballeuses de l'équipe de France féminine voient leurs ambitions compromises. Pour la Bretonne Eugénie Le Sommer, les occasions se feront rares de ramener un premier trophée international aux Bleues.
Avec une mine défaite et le nez enflé, Eugénie Le Sommer portait samedi midi les traces d'un combat sans répit livré à Brisbane contre l'Australie. Son parcours dans ce Mondial s'arrête en quarts de finale après un match haletant où les Bleues se sont battues jusqu'aux tirs au but (0-0 ap,7-6 tab). La Bretonne a eu du mal à cacher son immense déception.
"Je suis dégoûtée. C'est un sentiment qu'on n'aime pas avoir", lançait la meilleure buteuse de l'histoire des Bleues (92 buts) quelques minutes après l'élimination.
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Trois fois en quarts, mais...
Comme sa capitaine et coéquipière à Lyon, Wendie Renard, la Bretonne jouait en Océanie sa quatrième Coupe du Monde après 2011, 2015 et 2019. Et comme Renard, elle approchera la quarantaine lors du prochain Mondial.
Les deux taulières tricolores, tellement précieuses lors de la phase de groupes et notamment face au Brésil (2-1), contre qui elles ont marqué toutes les deux, ont des difficultés à voir plus loin. Les Jeux olympiques de Paris, prochain grand rendez-vous, "c'est loin", a reconnu Wendie Renard, apparue très détachée devant la presse. "On vient de perdre en quart de finale, on aura le temps de s'y pencher".
"C'est difficile de parler de la suite parce qu'on sort d'une Coupe du monde", a également avoué Eugénie Le Sommer.
Les deux trentenaires auront finalement échoué trois fois de suite au stade des quarts de finale de la compétition reine, après une quatrième place en 2011, lors de leur premier Mondial.
Joueuses d'exception
Au crépuscule de leur carrière, un premier podium en compétition internationale se fait toujours attendre et le plafond de verre des quarts, rarement dépassé, reste terriblement épais. La déception est d'autant plus grande que le nouveau sélectionneur Hervé Renard leur avait confié les clés de l'équipe, multipliant les éloges sur ces deux joueuses d'expérience.
Wendie Renard, "c'est la joueuse la plus importante du vestiaire", a notamment affirmé le technicien durant le tournoi. Quant à Le Sommer, vice-capitaine, "elle n'a pas d'égale dans une surface" de réparation, selon le coach à la chemise blanche.
Ces marques de confiance sont-elles de nature à rebooster les deux joueuses en vue des prochaines échéances ? Les JO l'été prochain, puis l'Euro-2025 en Suisse sont des compétitions envisageables pour Renard et Le Sommer. L'attaquante, interrogée sur son avenir en sélection, a timidement confirmé que "ce n'est pas fini". "Les JO arrivent vite, on verra", a-t-elle simplement répondu.
La défenseure, de son côté, a assuré que son équipe "reviendra plus forte". "On a bâti quelque chose. L'histoire s'arrête là pour nous ce soir en Australie, mais je pense qu'il faut s'appuyer dessus pour le futur", estime Renard. Sous contrat cette saison à l'OL, les deux joueuses n'ont néanmoins pas tout à fait le même statut à mettre en avant pour les prochains mois.
Quel rôle à venir ?
Si Wendie Renard (33 ans) paraît à même de conserver sa place de titulaire dans la défense centrale lyonnaise (malgré le retour attendu de sa partenaire habituelle Griedge Mbock et un recrutement lyonnais pas terminé) Eugénie Le Sommer, en revanche, risque d'être barrée par la concurrence...
Encore plus que la saison passée où elle n'était déjà plus titulaire, loin de là, la Bretonne va devoir jouer des coudes. L'arrivée de sa compatriote Kadidiatou Diani dans le Rhône bloque encore plus les perspectives de la numéro 9, déjà mise en difficulté en club par Ada Hegerberg, première Ballon d'Or de l'histoire. Et l'ascension fulgurante de Vicki Becho (19 ans), très en vue en Australie, n'a rien pour arranger ses affaires.
Chez les Bleues, Delphine Cascarino doit aussi revenir en cours de saison, comme Marie-Antoinette Katoto, en passe de reprendre la compétition. Deux joueuses incontournables en attaque si elles sont en pleine possession de leurs moyens.
Le Sommer saura-t-elle se frayer un chemin en vue des Jeux, voire accepter un rôle de doublure ? "C'était hyper agréable de vivre cette compétition entre nous, avec le staff et j'espère que c'est de bonnes bases qui ont été construites pour l'avenir", a-t-elle affirmé.
Pour elle, l'or olympique à domicile serait la meilleure fin.