Grève des sages-femmes : les salles d’accouchement d’une clinique vannetaise fermées tout le week-end

Ce 13 novembre à 8h, les salles d’accouchement de la clinique Océane à Vannes ont fermé leurs portes. Réellement fermé. Depuis un mois, les sages-femmes de l’établissement sont en grève, mais elles sont réquisitionnées tous les jours. Cette fois, jusqu’à lundi matin, les patientes sont invitées à se rendre à l’hôpital.

"C’est un crève-cœur, mais on n’a pas le choix" témoigne Claire le Gars. "Cela fait un mois que nous sommes en grève, lundi, on attaquera même notre deuxième mois, et rien, rien ne bouge."

Dans sa voix, on entend la colère et l’irritation. Tous les jours, elle et ses collègues sont réquisitionnées par huissier. "Notre mouvement est invisible, soupire-t-elle, on se sent méprisées."

"Ce week-end, nous avons deux collègues qui sont en arrêt maladie. Les réquisitions ne sont plus possibles. A un moment, ça ne passe plus." Les salles d’accouchement ferment de samedi à lundi matin.

Code noir

Dans la profession, il existe un code couleur pour décrire la gravité et le degré d’urgence des césariennes, vert, orange, rouge. Cette fois, le mouvement a pris le nom de sage-femme code noir, pour signifier l’urgence.

Dans un rapport remis au ministre de la santé en septembre, l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) recommandait une "meilleure reconnaissance des sages-femmes dont le malaise est profond et récurrent ainsi qu’une augmentation sensible de leur rémunération car l’attractivité en établissement s’est dégradée".  

"Une sage-femme en début de carrière touche 1 700 euros nets, explique Claire le Gars. Moi, j’ai 25 années d’ancienneté, je suis à 2 500 euros. On a un niveau bac +5 et on est payées à Bac +2 ! "

Les sages-femmes exigent donc des augmentations de salaires, mais aussi une revalorisation conséquente de leur prime de responsabilité médicale ainsi que le droit d’exercer certaines de leurs spécialités qui ne sont pour l’heure pas codifiées. "Nous avons toutes acquis des diplômes en échographie, en allaitement, mais ces pratiques ne sont pas cotées donc nous n’avons pas le droit de nous en servir. C’est complètement fou."

Les bébés ne naissent pas dans les choux

"L’an dernier commente Claire Le Gars, à la clinique, 1 150 accouchements ont eu lieu à la clinique. Nous sommes même une des rares maternités où nous avons des chiffres en hausse de 10%. Partout ailleurs, avec le Covid-19, l’activité s’est plutôt ralentie. Mais dans la journée, en salle de naissance, nous ne sommes que deux et la nuit, il n’y a qu’une sage- femme. On ne sait jamais ce qui va se passer, c’est une situation très difficile. Il faut qu’il y ait deux sages-femmes la nuit aussi. "

"On se bat pour nous, mais aussi pour le métier, pour les futures sages-femmes et pour toutes les femmes" termine Claire Le Gars.

Un nouveau week-end end noir est d’ores et déjà prévu les 26, 27, 28 et 29 novembre.  

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