Conséquence de la guerre en Ukraine, les entreprises de travaux agricoles, grosses consommatrices de gazole, subissent la flambée du prix. Et voilà désormais qu'on rationne les livraisons. Elles en appellent à l'état.
Le travail de la terre a débuté en prévision des futures récoltes. Mais cette année, pour les entreprises de travaux agricoles, les besoins en carburant ont la mauvaise idée de coïncider avec la flambée du gazole. Surtout, et c'est plus étonnant, une limitation des approvisionnements.
"Sur une journée, on consomme à peu près 3000 litres de gazole, sauf qu'à chaque livraison, en ce moment, on nous fournit entre 1500 et 2000 litres maximum et on est pas livré tous les jours" explique Romain Boscher, responsable d'une entreprise de travaux agricoles .
Cette entreprise familiale de 14 salariés, installée à Ménéac dans le Morbihan, est aujourd'hui dans l'impasse. Ses stocks de carburant sont au plus bas et impossible de se faire livrer les volumes espérés.
"Il me reste 7000 litres de stock. Ma consommation est de 2000 litres par jour explique le responsable, ça me laisse voir venir pour 3 jours et demi de travail et si là je ne suis pas livré lundi prochain, mes gars sont au chômage."
La situation est à ce point critique que la profession vient d' interpeller les pouvoirs publics pour que des mesures soient prises en urgence. Jean-Marc Leroux, Délégué Régional de la Fédération Entrepreneurs des Territoires tire la sonnette d'alarme. "On demande au préfet d'avoir des mesures déjà actées , soit un remboursement immédiat de la taxe sur les produits pétroliers et pour les entreprises qui ne peuvent pas être livrées par des fournisseurs, d'avoir des solutions de recours car on risque d'avoir des sols agricoles qui ne vont pas pouvoir être ensemencés.".
Côté distributeur, personne ne veut commenter la situation. Certains indépendants dénoncent pourtant une forme de spéculation sur l'or noir qui aurait pour conséquence de freiner les approvisionnements.