Interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne. "On veut nourrir, pas mourir". Du poisson déversé sur une administration

Il était tôt ce mercredi 31 janvier 2024, lorsqu'une vingtaine de pêcheurs bretons sont arrivés à Nantes, pour déverser poissons et filets devant la direction interrégionale de la mer (Dirm Namo) pour protester contre l'interdiction de la pêche dans le golfe de Gascogne et contre la "pression des réglementations".

Dès 5h30, une vingtaine de pêcheurs venus de plusieurs ports de Bretagne ont accroché sur le bâtiment des banderoles marquées "Pêcheurs, agriculteurs, même combat" et "On veut nourrir, pas mourir". 

À Lire aussi : Le golfe de Gascogne fermé pendant 1 mois. "Il n’y a rien de pire pour un pêcheur que de rester à quai"

Poissons congelés, matériel et filets de pêche ont été lancés sur la façade de la Dirm Namo (Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest). Une combinaison jaune pendait à l'une des fenêtres. 

"On est venus exprimer notre ras-le-bol. On est pris à la gorge. On se retrouve largement dans le combat des agriculteurs : la pression des réglementations françaises et européennes est insupportable !"

David Le Quintrec, pêcheur à Lorient (Morbihan)

Pour préserver les dauphins, bateaux à quai jusqu'au 20 février

Pour préserver les dauphins, l'essentiel des bateaux de pêche français et étrangers doivent rester à quai dans le golfe de Gascogne jusqu'au 20 février, une interdiction qui angoisse la filière malgré les aides publiques annoncées. 

À Lire aussi : Golfe de Gascogne : un mois sans pêche pour préserver les dauphins

Cet arrêt d'un mois, qui doit se répéter pendant les hivers 2025 et 2026, a été pris après que le Conseil d'État, saisi par des associations environnementales, a demandé au gouvernement d'agir pour réduire les décès de petits cétacés pris accidentellement dans les filets.
"Les ONG s'acharnent sur nous et ont facilement gain de cause. Cette interdiction, c'est la goutte d'eau après le matraquage administratif qu'on subissait déjà", affirme Yoann Lamouroux, marin-pêcheur venu du port de Doëlan (Finistère). 

À Lire aussi : Un mois sans pêche dans le Golfe de Gascogne. "Une solution absurde et un aveu d'échec" selon ce chercheur

Comme les agriculteurs, les pêcheurs dénoncent par ailleurs la "concurrence à l'importation" de produits qui ne correspondent pas selon eux aux mêmes standards. 
La mobilisation "va s'intensifier" dans les jours à venir "si l'État n'est pas au rendez-vous", a assuré David Le Quintrec. 

(Avec AFP)