Une agression à la voiture-bélier s'est déroulée à Etel vers 21h30 ce vendredi 5 avril. Sept personnes, présentes au moment des faits dans la véranda de l'établissement ont été renversées. Les victimes souffrent de coupures et de blessures légères. L'auteur présumé des faits, qui avait pris la fuite, a été interpellé par les gendarmes sur la commune de Sainte-Hélène près de Nostang dans le Morbihan.
"La voiture a d'abord tapé dans la terrasse et puis elle nous a projetés à près de trois mètres. J'ai vu mes amis en sang."
Jean-Marc Le Stunff, le propriétaire du restaurant "Le Chat qui pêche" sur les quais d'Étel a gardé en mémoire les détails de l'agression à la voiture-bélier dans son établissement. Il a accepté de revenir sur les faits lors d'un entretien réalisé cet après-midi.
J'ai vu mes deux amis en sang.
Jean-Marc Le StunffPropriétaire restaurant "Le chat qui pêche" à Étel
Vers 21h30, ce vendredi 5 avril 2024, plusieurs clients, dont certains sont des amis du restaurateur, consomment tranquillement dans la véranda qui donne sur les quais.
"L'homme en question était dans l'établissement. Il avait un comportement agressif quand il voulait qu'on le serve ou quand il voulait des cigarettes. J'ai fini par refuser de le servir et lui dire de partir."
Seulement voilà, l'individu n'a, a priori, pas l'intention d'en rester là. Et il finit par revenir. "Je pense qu'il est revenu moins d'une heure après. J'ai vu une voiture blanche foncer dans la véranda. Nous avons été projetés à près de trois mètres. J'ai vu deux amis en sang."
Une vidéo, prise au moment de l'agression, témoigne de la violence des faits.
Jean-Marc Le Stunff réussit à se relever pour tenter d'attraper l'individu par la portière. "Je me souviens de son visage quand la voiture était face à moi. Le conducteur, il était en furie." Après plusieurs tentatives, le conducteur réussit à exécuter une marche arrière et repart "à grande vitesse" selon le commerçant. "Je ne le connaissais pas. J'ai appris qu'il est restaurateur à Lorient", précise-t-il.
L'auteur présumé interpellé près de Nostang
L'auteur présumé des faits prend la fuite. Sur les renseignements d'un témoin, les gendarmes vont l'interpeller sur la commune de Sainte-Hélène, près de Nostang dans le Morbihan. Lors de l'événement, sept personnes, dont le propriétaire du restaurant d'Étel, sont blessées. "Nous avons été surtout victimes de coupures liées aux bris de verre. Mon cuisinier, qui était là, a lui une entorse. Et ma serveuse de 19 ans est très choquée." ajoute le commerçant.
J'ai peur de retourner sur la terrasse du restaurant.
Jean-Marc Le StunffPropriétaire du restaurant "Le chat qui pêche" à Étel
Près de 24 heures après cette agression à la voiture bélier, Jean-Marc le Stunff commence seulement à réaliser la gravité des faits. "J'ai peur de retourner dans la terrasse. J'ai mal partout, au poignet, au bras, à l'épaule, au coccyx mais c'est surtout psychologique." Il laisse passer un silence. Puis se relance. "Le bruit était impressionnant. Il va bien falloir rouvrir. J'ai des enfants à nourrir et la saison va arriver mais je n'ai pas envie de recroiser, de revivre ce genre de situation."
Jean-Marc Le Stunff a porté plainte ce matin à la gendarmerie d'Étel. Un expert doit venir prochainement pour savoir si la structure de la véranda, qui a été fragilisée, doit être seulement renforcée ou bien reconstruite. "En attendant, j'ai six salariés au chômage technique. Cela fait 16 ans que je suis restaurateur à Étel. J'y suis né il y a 48 ans. Je n'ai jamais vu cela dans ma vie" conclut-il.
Une enquête judiciaire a débuté. Selon un communiqué du parquet de Lorient, "l'auteur présumé des faits est âgé de 58 ans et habite la région de Lorient. Il est connu pour un antécédent judiciaire routier en 2002". Stéphane Kellenberger, le procureur de la république, précise que "les gendarmes ont interpellé l'individu vers 22h15 et ont constaté son état alcoolique." Il ajoute que "le mis en cause est en garde à vue pour violences aggravées avec arme (par destination), destruction aggravée et de conduite d'un véhicule en état alcoolique".
Selon le parquet, "un déferrement judiciaire paraît probable à l'issue (de la garde à vue)".