"Plein nord" : c'est le cap fixé à l'été pour la 18è édition du festival photographique de La Gacilly dont les expositions sont présentées en plein air dans les ruelles et jardins de la petite cité du Morbihan. Des images étonnantes, parfois déroutantes, à découvrir du 1er juillet au 31 octobre.
Gratuit, le festival, qui accueille chaque année quelque 300.000 visiteurs, se tourne cette année vers les pays scandinaves avec la volonté de "mettre en lumière la puissance créatrice et souvent méconnue des artistes" d'Europe du Nord, selon les mots de Cyril Drouhet, commissaire des expositions, jeudi, lors d'une conférence de presse.
La photographie scandinave à l’honneur
Parmi ces photographes, des approches diverses pour une nature magnifiée et des humains fréquemment en sursis : de la vie menacée d'une communauté inuït au Groenland par la photographe finlandaise Tiina Itkonen, à l'étonnante série de portraits d'oiseaux saisis en studio de sa compatriote Sanna Kannisto, ou au Suédois Erik Johansson pour qui la prise de vue n'est que la première étape d'un long processus de recréation de l'image.
Une autre approche encore avec le Norvégien Jonas Bendikson, de l'agence Magnum, qui dévoile d'un côté, dans son pays natal, la région rurale des Vesteralen, et, de l'autre, les conséquences dramatiques du réchauffement climatique et de la montée des eaux dans un vaste reportage allant des plateaux du Tibet aux plaines d'Asie.
Ces photographes venu.e.s du Nord ont tous en commun un regard mêlé de poésie, parfois teinté de surréalisme, pour éveiller nos consciences à mieux appréhender le monde de demain.
Le regard de l’AFP sur les pays du froid
Dans le cadre d'un partenariat avec l'AFP, le travail de deux photographes de l'agence de presse sur cet univers nordique sera exposé : le Suédois Jonathan Näckstrand et le Français Olivier Morin.
Au-delà du cœur scandinave de cette édition, plusieurs autres expositions sont programmées. On y découvrira ainsi l'Américain Nick Brandt qui propose un "travail visionnaire" sur les effets dévastateurs de l'urbanisation galopante, ou le Français Mathias Depardon qui a suivi le fleuve Tigre depuis la Turquie jusqu'aux marais de Bassorah (Irak), partiellement asséchés par les barrages en amont.
Précurseur depuis l'origine dans sa mise en évidence des enjeux climatiques sous son mot d'ordre "Peuples et nature", La Gacilly entend une fois de plus "montrer en images, par le regard des artistes, la beauté précaire de notre terre" et "réenchanter nos vies", a résumé Cyril Drouhet.
Reportage et rencontre avec les photographes
Ce jeudi 24 juin il était possible de rencontrer les photographes scandinaves qui exposent à la Gacilly. Ils présentaient leur galerie sur place en avant-première.
L'occasion de discuter avec eux sur leur travail et les thématiques environnementales et climatiques.