Jean-Noël et Tyffen Yvon sont ostréiculteurs à Locoal-Mendon. Avec la fin de l'année, ils embauchent des saisonniers et parmi eux des intermittents, pour lesquels 2020 n'a pas beaucoup rimé avec travail.
Tiffen est ostréicultrice à Locoal-Mendon. Avec son mari Jean-Noël, ils préparent entre 4000 et 6000 bourriches pendant les 15 derniers jours de l'année, période des fêtes. Un coup de main est le bienvenu, alors ils embauchent des saisonniers. Neuf cette année.
Parmi eux, des proches, mais aussi des intermittents du spectacle. Des artistes pour lesquels l'année 2020 n'a pas été favorable. "Cela demande de l'adaptabilité, mais ça offre de nouvelles perspectives parce que les gens de l'extérieur ont un autre regard. Parfois ça donne des idées", relève Tiffen.
C'est Anne, graphiste à son compte et petite-cousine de la famille, qui a fait le lien. Elle a invité des amis à se joindre à la tâche. Nisa, originaire des Canaries, vient déjà depuis plusieurs années. Son activité de marionnetiste est à l'arrêt.
Elle observe : "C'est vraiment différent c'est sûr. C'est une autre façon de travailler. C'est automatique, logique, ce n'est pas de la création." Elle sourit et ajoute : "Malgré tout, c'est très visuel, ça peut devenir très inspirant."
Martin vient de Belgique, du monde du théâtre. "Je suis machiniste de plateau, il n'y a plus aucun spectacle. Mon métier ces derniers temps, je ne le fais plus vraiment au théâtre. J'ai demandé à ma direction si je pouvais faire autre chose, j'utilise mes heures en trop pour venir faire la saison dans le Morbihan.
Moi je n'ai jamais travaillé sur l'eau. Là j'ai travaillé sur l'eau, dans l'eau, dans le froid et dans la pluie. Mais c'est un plaisir dans un environnement pareil.
"C'est un travail manuel, ça j'ai l'habitude de faire. Le monde de la mer, c'est une découverte" souligne Martin. "Cela me permet de rester actif parce que tous les festivals auxquels je participe habituellement n'ont pas eu lieu."
Tifenn est contente d'accueillir ce petit monde. Pour autant, elle espère une prochaine année meilleure, pour tous. "Nous on a du plaisir à les avoir. On espère que cette année ne se reproduira pas pour eux en 2021, que s'ils reviennent ce soit par plaisir, pas par obligation"