Dans les rues de Lorient, des dizaines de personnes s’allongent sur le sol pendant que des silhouettes étranges, équipées de combinaisons et de pulvérisateurs, s’agitent autour d’elles. C’était le message de cette manifestation, les pesticides peuvent tuer.
Un millier de personnes se sont rassemblées ce 15 mai à Lorient. Depuis 2013, un peu partout dans le monde, des manifestations sont organisées pour dénoncer les pesticides en général, Monsanto en particulier.
D’une petite voix, Dany témoigne. Elle parle de son mari : "il travaillait comme technicien agricole dans une coopérative. Parfois, il allait dans les parcelles qui venaient d’être traitées, le soir, en rentrant à la maison, il avait mal à la tête, il vomissait, on ne comprenait pas pourquoi." Depuis, son mari a été diagnostiqué, il souffre de la maladie de Parkinson. Une maladie reconnue maladie professionnelle en cas d’exposition au bioxyde de manganèse. "Sa profession l’a empoisonné," conclut-elle.
Pour les seuls Etats Unis, 13 000 plaintes ont été déposées par des personnes malades à cause des traitements.
En Bretagne, Michel Besnard s’occupe du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’ouest. Régulièrement, il reçoit des agriculteurs malades à cause des produits qu’ils ont respirés. Lymphomes, aplasies, myélome, la liste des souffrances le désespère et le met en colère.
Catherine et Frédéric habitent dans la campagne finistérienne. Leur maison est au milieu des champs. Un paradis. Sauf quand on retrouve dans son jardin des petites billes bleues d’engrais azotées. "Que se passerait-il si des enfants les mangeaient ?", demandent-ils inquiets.
Les manifestants dénoncent les maladies, la disparition des insectes, la pollution de l’eau, de l’air, de la terre. On a besoin de l’agriculture pour se nourrir, mais il faudrait une autre agriculture, plus respectueuse de l’environnement, explique une dame. Sur sa pancarte, elle a écrit de toutes les couleurs "Un MONde SANs TOi"
Un autre groupe passe. Il porte un immense "Kenavo Monsanto"