Bataille judiciaire autour de Ambre : "On nous accuse d’avoir voulu donner un prénom de fille à notre fils"

Peut-on prénommer son fils Ambre ? Non, estime le parquet de Lorient qui demande aux parents de l’enfant de changer son prénom.
 

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Le petit Ambre, âgé de huit mois aujourd'hui, pourrait souffrir d’une confusion de sexe. C'est l'explication avancée par la procureure de Lorient pour justifier son action en justice, comme le rapporte nos confrères de France Bleu Breizh Izel.  Au moment de la naissance de leur fils en janvier, Alice Gondelle et sa compagne ne pensaient pas susciter autant de polémiques en appelant leur fils Ambre. "On s’était beaucoup renseigné sur ce prénom, il nous semblait très beau, très doux" raconte la maman, jointe par téléphone. Elle assume le caractère mixte du prénom mais n’avait jamais pensé qu’il pourrait porter préjudice à son fils.
 

Un prénom qui pourrait "nuire à l'intérêt de l'enfant" 


A  la maternité, l’officier d’Etat civil explique aux deux femmes qu’il va signaler le prénom de leur enfant au parquet de Lorient. Fin janvier, les parents sont assignés à comparaître devant une juge aux affaires familiales. La procureure considère en effet que Ambre est un prénom de fille et que l’attribuer à un garçon pourrait "nuire à l’intérêt de l’enfant".
 

"On nous accuse d’avoir voulu donner un prénom de fille à notre fils", se désole la maman.

D’après les statistiques de l’INSEE sur les prénoms, Ambre est en effet en grande majorité attribuée à des filles mais 37 garçons porteraient aujourd'hui ce prénom en France. L’INSEE précise aussi qu’il "n’existe pas de liste de prénoms autorisés". En juillet 2018, la juge aux affaires familiales rend sa décision en faveur du couple. Même si le prénom est beaucoup attribué aux filles, il peut être considéré comme mixte et appartient à "la même famille que Ambroise" rapporte Alice Gondelle.
 

Le parquet décide de faire appel 


Pourtant la procureure ne s’arrête pas là puisqu’elle décide de faire appel. "On est tombé de très haut" raconte la maman d’Ambre qui ne comprend pas pourquoi la procureure s’obstine. "Elle n’est pas impartiale" juge-t-elle. Alice Gondelle ne baisse pas les bras. Elle a lancé une campagne de soutien sur Facebook où elle demande à tous les hommes prénommés Ambre de se manifester pour prouver lors du jugement qu’il s’agit également d’un prénom de garçon. Pour le moment, deux personnes se sont manifestées.
 
L’avocate de la maman estime que le jugement sera rendu au mieux à la fin de l’année 2019. D’ici là, Ambre aura deux ans.

"Au début de la procédure, on s’est dit qu’on changerait de prénom, mais désormais notre fils se construit en s’appelant Ambre. Même si son prénom est modifié sur sa carte d’identité, pour nous, il restera toujours Ambre" conclut Alice Gondelle.

Il ne s'agit pas d'un cas isolé dans le Morbihan puisque les parents de la petite Liam sont également assignés à comparaître devant un juge aux affaires familiales le 28 septembre prochain. Le parquet leur reproche d'avoir choisi un prénom trop "masculin" pour leur fille.
   
 
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