Plus d'un millier de personnes manifestent devant la fonderie de Caudan, dans le Morbihan. L'usine est à l'arrêt.
La Fonderie de Bretagne, à Caudan est à l’arrêt depuis lundi soir. Les représentants du personnel ont appelé les salariés à faire grève, les habitants du pays de Lorient et les élus à se mobiliser.
Depuis 11 h, les prises de paroles se succèdent devant l'usine. Tous se sentent trahis. Il y a un an, ils se battaient pour rester dans le groupe Renault. Mais le 11 mars dernier, le groupe annonçait qu’il cherchait un repreneur, alors même qu’il avait bénéficié, d'un prêt de 5 milliards d'euros garanti par l'Etat, dans le cadre du plan de relance.
Ce midi devant l'usine, les prises de parole se succèdent. Après les représentants syndicaux de la Fonderie, Alexis Corbière, député de la France Insoumise a pris la parole devant les manifestants, il dénonce l’abandon de l'usine par le groupe Renault et ce prêt de 5 milliards accordé au constructeur. "Ce sont 350 emplois en danger directement et près de 1000 emplois sur le territoire !". "C'est un combat national qui s'engage car (...) ce qui se passe ici est inacceptable!", a-t-il estimé à la tribune. "Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", a-t-il lancé. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
Non à l’abandon de la Fonderie de #Bretagne par le groupe #Renault
— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) March 23, 2021
Stop au gd déménagement de la planète et aux suppressions d’emplois pour la maximisation des profits#NousSommesPour maintenir une production nationale : stop aux délocalisations, oui au protectionnisme solidaire! pic.twitter.com/of373pgHXi
"Le vent de la colère monte et il est rassembleur. Les salariés, échaudés, ne se laisseront pas faire!, a lancé au micro et sous les applaudissements Maël Le Goff, délégué CGT de l'usine, notre combat est de rester dans le groupe Renault, la Fonderie de Bretagne y a toute sa place".
Une mobilisation qui va au-delà du Morbihan
Fonderies du Poitou, Renault Cléon (Seine-Maritime) ou Renault Le Mans, dockers de Lorient... Salariés du groupe automobile, syndiqués CGT, Sud ou simples militants du parti communiste étaient venus d'un peu partout pour soutenir les métallos de Caudan.
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", a abondé le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", a-t-il promis.
La mobilisation va durer sur le temps du midi, les manifestants attendent d'autres soutiens.