Finis les cours à distance ! A Lorient, une professeure de géographie a décidé de passer outre les interdictions. Elle a invité les étudiants de licence à suivre son cours dans un amphi à la fac. Comme avant le Covid-19. Et tous comptent bien poursuivre pour les prochains.
"Je suis contente que vous soyez là !". Ce sont les premiers mots prononcés par la professeure Florence Gourlay, au début de son cours. Des mots salués par les applaudissements nourris de ses élèves.
Depuis fin octobre, les cours de la faculté de l'UBS (Université de Bretagne Sud) se font à distance. Un calvaire pour les étudiants : "pour nous, c'est une nécessité de revenir à la fac, ça devient une urgence", confie Louen Coupa-Dufau.
Des gestes barrières respectés
A 13h30, avec 34 de ses camarades, il a bravé l'interdit. Tous se sont assis dans la salle de cours, en quinconce, laissant une chaise sur deux inoccupée.
Ils portaient le masque. Et du gel hydroalccolique était disponible à l'entrée de la salle.
Les 35 élèves de licence 3 assistaient à un cours de géopolitique de l'aménagement du territoire. Un cours dispensé par Florence Gourlay, maître de conférences à l'UBS : "on n'en peut plus, ça nous épuise psychologiquement d’être à distance...".
Une reprise des cours en catimini
Elle avait déjà enfreint l'interdit, en donnant des cours en présentiel à des étudiants en Master, depuis la rentrée de janvier. De petites promotions d'à peine 20 étudiants. Car cet interdit d'enseigner en présentiel à la faculté, pour raisons sanitaires, elle ne le comprend pas.
La mesure lui sembre discriminatoire. D'autres établissements d'enseignement supérieur n'ont pas les mêmes restrictions : pourtant, "nous ne sommes pas plus nombreux en classe que ceux qui sont en BTS ou entassés en classes préparatoires", juge-t-elle.
Son intitiative d'enseigner en classe est soutenue par d'autres professeurs. Elle a informé la présidence de l'université de son initiative, qui dans un courrier lui a répondu ce mercredi que des sanctions suivront si elle continue les enseignements à l'université.
Pas question pour autant d'imposer le cours en présentiel, bien entendu. D'ailleurs, ce mardi après-midi, 14 élèves ont assisté à son cours, en visioconférence.