Alors que la majorité des ronds-points occupés depuis des semaines par les Gilets jaunes sont évacués par les forces de l'ordre, les manifestants cherchent de nouveaux lieux pour continuer à échanger sur leurs conditions et leurs revendications. Comme ici, à Lanester, évacué ce mercredi.
Depuis que le ministre de l'Intérieur a demandé le 15 décembre à ce que les ronds-points occupés par des Gilets jaunes soient libérés, les préfets sont passés à l'acte et ont mobilisé les forces de l'ordre pour déloger les manifestants.
En Bretagne, des ronds-points emblématiques de la contestation sont depuis un mois régulièrement évacués par les forces de l'ordre puis ré-occupés par les manifestants comme celui de Pen-ar-C’hleuz à Brest. Mais depuis ce mardi, la fermeté affichée par les préfectures, s'est traduite sur le terrain par de nombreuses interventions des gendarmes ou des policiers sur les ronds-points occupés, principalement dans les Côtes d'Armor et le Finistère.
Nouveaux déblocages ce mercredi
Ce mercredi matin, le préfet du Finistère a ordonné que les ronds-points de Pen-ar-C’hleuz et du Spernot, à Brest, soient à nouveau libérés. Une trentaine de policiers s'est rendu sur place. Sans avoir besoin du recours à la force, les Gilets jaunes ont levé le camp.Même opération à Lanester dans le Morbihan où le campement sur le rond point de Lann-Sevelin a été évacué. L'opération s'est déroulée dans le calme, les Gilets Jaunes ayant négocié un peu de temps pour remballer eux-mêmes leurs affaires. Lanester était le lieu d'occupation le plus important du département. Certains manifestants y était installés depuis le 17 novembre.
Ce mercredi matin, trois ronds-points ont également été évacués à Vannes
De même, la préfète d'Ille-et-Vilaine a appelé par communiqué les Gilets jaunes à quitter les sites encore occupés.
Ainsi à Rennes, les occupants du rond-point de Cesson-Cevigné, non loin du centre des Longs-Champs, ont reçu la visite de la police municipale. Ils s'attendent à être délogés et en appellent donc à être le plus nombreux possible sur le site.Michèle Kirry appelle les manifestants à cesser leurs actions & à libérer les sites encore occupés en #IlleEtVilaine ➡️préserver la libre circulation des personnes ➡️ restaurer les conditions de #sécurité sur la route ➡️permettre aux #entreprises de reprendre une activité normale
— L'État en Bretagne (@bretagnegouv) December 19, 2018
"Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire depuis un mois."
Privés de leurs campements, devenus de vrais lieux de rencontre, d'échange et de vie pour certains Gilets jaunes, les contestataires ne peuvent en rester là, résignés à ne plus avoir d'endroit où se retrouver pour parler de ses propres galères ou du quotidien de plus en plus difficile à assumer financièrement.
Florence Duvivier est chef d'entreprise d'auto-école (4 employés), très concernée par les revendications. Elle ne compte plus les heures passées sur le rond-point de Lanester. Pour elle, la destruction de ce campement est "un gros déchirement".
"Il s'est passé quelque chose d'extraordinaire depuis un mois. Là, toutes les classes sociales sont réunies. Il s'est tissé de forts liens car on a retrouvé ce côté citoyen. On est tous réunis sur le même bateau. On est soudé. Une vrai fraternité revient." explique cette mère de deux enfants.