Les avocats du barreau de Lorient (Morbihan) entament leur septième semaine de grève contre la réforme des retraites. Quelles sont les conséquences de ce long mouvement pour leurs clients et pour le fonctionnement de la Justice ?
Voilà sept semaines, que le tribunal de Lorient doit se passer d'avocats. Comme dans la quasi-totalité des barreaux de France, ces derniers ont voté majoritairement la reconduction de leur mouvement de grève jusqu'au 24 février inclus. Ils réclament le retrait de la réforme des retraites, et particulièrement le maintien du régime de retraites autonome des avocats.
Cette grève sans précédent en terme d'ampleur s'accompagne de fortes conséquences pour les clients des cabinets et le fonctionnement global du système judiciaire.
Deux mois de retard en moyenne
En dépit des audiences reportées, de l'absence de désignation d'avocats lors des gardes à vue, "le tribunal de Lorient vit bien, pour l'instant", rassure le vice-président du tribunal judiciaire, Patrick Rosier, qui reconnait toutefois que les délais d'audience se rallongent. "Pour le pénal, on passe de quatre mois d'attente, en moyenne, à six. C'est sensiblement la même chose pour les audiences civiles. (...) C'est notamment problématique pour les justiciables qui sont en détention provisoire ou qui attendent pour leur permis de conduite".
Selon le magistrat, les deux mois de retard seront lissés dans l'année. Une position d'apaisement qui contraste quelque peu avec les propos tenus par le procureur de la République de Rennes lors de la rentrée solennelle de janvier. Des propos qui étaient très mal passés auprès des avocats.
"Jusque là, nos rapports sont très courtois et ils devront le rester", souligne encore Patrick Rosier.
Pierre Guillon, batonnier de l'Ordre des avocats de Lorient confirme: "Au niveau local, ça se passe bien. Nous sommes une juridiction de proximité et un barreau de taille moyenne donc nous nous connaissons tous et avons de bons rapports avec les magistrats".
Reportage France 3 Bretagne: Quentin Cézard, Lucas Hobé et Christine Pierret.