C'est une nouvelle étape dans la mobilisation des avocats contre la réforme des retraites. Ce vendredi 17 janvier, les avocats du barreau de Rennes ont déposé des demandes de remise en liberté pour 27 personnes étrangères en situation irrégulière.
Les 27 personnes sont présentes au Centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande (35).
"Nous avons décidé d'arrêter de rester spectacteur et de devenir acteur. Faire autant de demandes de recours, à la même heure, c'est une méthode rare. C'est pour attirer l'attention", nous explique Maître Hélène Laudic-Baron, Bâtonnier du barreau de Rennes.
"C'est un contentieux dont on ne parle pas. Les personnes en situation irrégulière sont une population qui sera touchée par la réforme", poursuit-elle.#AvocatsEnGreve les #avocats rennais ont décidé de déposer des demandes de remise en liberté pour toutes les personnes présentes au Centre de rétention de #Rennes ! pic.twitter.com/OeI94bdyL2
— Barreau de Rennes (@BarreauRennes) January 17, 2020
En effet, la réforme des retraites "mettra en péril la viabilité des avocats intervenant au titre de l'aide juridictionnelle auprès des plus démunis".
27 dossiers à traiter en 48h
Dans le cadre de cette action de demande de remise en liberté, les avocats vont intervenir gratuitement. Ils ne demanderont aucun frais de mission.
Le juge des Libertés et de la Détention doit traiter les 27 demandes sous 48h. "S'il ne rend pas sa décision dans les temps, les 27 personnes étrangères devront être remises en liberté", nous explique la co-présidence du groupe de défense des droits des étrangers.
En grève depuis deux semaines
Depuis deux semaines, le barreau de Rennes est en grève. Samedi 18 janvier, plusieurs actions sont prévues : au marché des Lices et au couvent des Jacobins le matin et place de la mairie l'après-midi.
"Pour les avocats, cela changera beaucoup puisque cette réforme prévoit un doublement des cotisations retraites, pour des pensions qui seront moindres que ce que nous garantit aujourd'hui notre régime de retraite", nous explique Maître Hélène Laudic-Baron.