La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a confirmé ce vendredi 29 novembre le placement en détention provisoire du pilote sportif de 23 ans à l'origine de l'accident qui avait coûté la vie à un professeur du lycée Colbert de Lorient (Morbihan), le dimanche 17 novembre.
Le prévenu roulait "à 150 km/h voire plus" vers 1h du matin sur la pénétrante à l'entrée de Lorient et était "arrivé comme une bombe", selon un témoin. Quelques minutes plus tard, sa Mercedes avait percuté deux véhicules. "Alcoolisé", le jeune pilote sportif n'avait toutefois pas "porté secours" aux blessés dans l'accident - parmi lesquels Jean-François Baudic, un professeur très apprécié du lycée Colbert - avait "arraché les plaques" d'immatriculation et "récupéré tous les documents" de son véhicule avant de prendre la fuite.
Le prévenu est également accusé d'avoir "tenté de voler" la voiture d'un automobiliste arrêté pour porter secours, puis d'être "parti en courant". Des des faits qu'il conteste. Il avait finalement été retrouvé dans la nuit par les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC).
L'homme décédé était en fait "le professeur qui [lui] a permis d'obtenir le bac", il y a quatre ans... Un juge des libertés et de la détention (JLD) avait donc décidé de le placer en détention provisoire le 18 novembre 2024, au lendemain du drame, à l'issue de sa garde à vue.
Appel de la décision et réactions du prévenu
Ce jeudi 28 novembre 2024, son avocate, Me Camille Etienne, a fait appel de cette décision. Dans le box, cet ancien champion de karting est apparu très ému. "J'ai fait la plus grosse connerie de ma vie", a dit ce chef d'entreprise de 23 ans. "J'ai ôté la vie, j'ai blessé des gens... J'y pense toutes les heures, chaque jour qui passe", a-t-il confié aux magistrats.
Mais il craint aussi que son entreprise "spécialisée dans les Porsche" - qui fait vivre "toute la famille" depuis l'incarcération de son père pour des "violences conjugales" sur sa mère - ne fasse "faillite" s'il reste lui-même en prison : il a "des prêts bancaires" et des "factures de fournisseurs" à honorer et craint pour la subsistance de sa mère et de sa sœur étudiante.
Comparaison avec l'affaire Pierre Palmade
Son avocate avait d'ailleurs fait un parallèle avec l'affaire Pierre Palmade, qui vient d'être condamné par la justice : l'humoriste avait été placé "sous contrôle judiciaire" peu de temps après son propre accident de la route. Mais "je n'ai pas le souvenir que Palmade se soit enfui en arrachant ses plaques", lui a opposé l'avocate générale.
Interrogé sur les "menaces" reçues par sa famille depuis le drame, le prévenu a fait savoir qu'il "comprenait" que les gens aient "la haine" contre lui et son "comportement inacceptable". Ce vendredi 29 novembre 2024, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes l'a d'ailleurs maintenu en détention provisoire.
SG/CB (PressPepper)e prévenu