Lors d'un CSE extraordinaire, Renault Group a annoncé avoir retenu la proposition du fonds d'investissement allemand Callista Private Equity. Pour les salariés, c'est l'incompréhension et l'inquiétude .
Un euro. La Fonderie de Bretagne a été vendue pour un euro symbolique à un fonds d'investissement allemand nommé Callista. C'est ce que viennent de découvrir les représentants du personnel, à l'occasion d'un CSE extraordinaire qui s'est tenu, ce lundi 4 juillet.
Les conditions de la reprise prévoient, par ailleurs, que Renault continue d'investir dans la modernisation de l'entreprise. Un objectif de pertes limitées jusqu'en 2025 est également inscrit dans le contrat signé entre le groupe automobile et l'investisseur allemand.
Le fonds prévoit de diversifier l’activité en produisant des pièces notamment pour les travaux publics et l’agriculture, avec une baisse progressive des volumes destinés à Renault.
Pourquoi Renault fait ça ?
Maël Le Goff, délégué CGT
D'ici là aucun licenciement sec n'est prévu. Mais les salariés s'inquiètent déjà de l'après. Ils redoutent que, si les résultats ne sont pas au rendez-vous, la liquidation soit prononcée par l'entreprise allemande. D'autant que cette dernière aurait déjà manœuvré de la sorte avec deux entreprises allemandes par le passé.
Une clause de reclassement au sein même de Renault est prévue pour les salariés qui souhaitent rester dans le groupe français et quitter la Fonderie de Bretagne.
A la sortie du CSE les salariés et leurs représentants semblent un peu sonnés. Cela faisait plus d'un an qu'ils attendaient de connaître leur sort. Dans le même temps les effectifs sont passés de 350 à 290 salariés. "On se pose la question de pourquoi Renault fait ça ? interroge Maël Le Goff, délégué CGT. Ils vont mettre la main à la poche pendant deux ans sur des investissements assez lourds avec un objectif de pertes limitées à 2025. Et si ça ne marche pas, on ne sait pas ce qu'il va se passer. On se doute bien que c'est une fermeture" , commente le représentant du personnel, perplexe. On est un peu échaudés, on va digérer tout ça."
Pour Renault Group, le repreneur va restaurer la compétitivité
Dans un communiqué de presse Renault Group explique pourquoi il a retenu l'offre de Callista:
"Le projet industriel porté par Callista correspond aux engagements pris par Renault Group de parvenir à une exploitation rentable du site notamment grâce à un investissement massif, une restauration de la compétitivité et une capacité à se diversifier et identifier de nouveaux marchés. Le projet de Callista prévoit le maintien du niveau d’emplois et Renault Group s’engage à accompagner de manière conséquente la transformation du site au cours des prochaines années."
La cession avec Renault est prévue pour la fin de l’année
Les organisations syndicales organisent une assemblée générale, mardi 5 juillet avec les salariés.