A Lorient, la CGT s'interroge : "si la CCI veut sauver l'aéroport, pourquoi licencie-t-elle 19 des 24 salariés ?"

La fermeture partielle de l'aéroport de Lorient fin octobre ne laisse que peu de doute quant à l'avenir de l'équipement géré par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Morbihan. Selon la CGT, 19 des 24 salariés vont être licenciés. 

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"Pour l'instant, la CCI prévoit un plan de licenciement de 19 des 24 salariés de l'aéroport. Il y a eu un comité social et économique (CSE) début octobre où on nous a annoncé une compression de personnel de 12 salariés, raconte Philippe le Boulch, de la CGT de l'aéroport de Lorient. Puis on a reçu un recommandé nous annonçant que de 12 ça passait à 23. Quelques jours plus tard, on a reçu un autre recommandé disant que 23, c'était une erreur et que c'était 19 postes qui allaient être supprimés."


Départ fatal d'Air France


Depuis le 21 octobre, l'aéroport de Lorient est fermé partiellement, faute de trafic. Air France a effet drastiquement réduit ses vols en provenance et à destination de la ville du Morbihan. Air France qui n'a pas reconduit son plan de vol au delà du 31 mars 2021.
Un départ définitif qui ne dit pas son nom mais qui va très probablement être fatal à l'équipement de transport aérien géré part la Chambre de commerce et d'industrie du Morbihan. 
 
C'est bien les décisions prises par la CCI qui intriguent la CGT : "la question qu'on se pose, c'est que, si la CCI veut absolument sauver l'aéroport comme elle le dit partout, pourquoi licencier ses salariés ? Surtout que le chômage partiel peut être prolongé après mars 2021. Donc pourquoi licencier à pratiquement un an de la fin de la concession de la CCI sur l'aéroport ?" interroge Philippe le Boulch.


Prochain CSE le 16 novembre


Des licenciements que ne confirme ni n'infirme la CCI. Contactée, elle indique par mail "qu'une communication sur l'aéroport Bretagne Sud Lorient est prévue dans les prochains jours". Un CSE doit en effet se tenir lundi 16 novembre à 14 h dans ses locaux à Lorient. Des locaux devant lesquels les salariés de l'aéroport vont manifester.

Philippe le Boulch participera à ce CSE et y fera une série de demandes, notamment à propos de la clause de réembauchage prévue avec les licenciements : "si les premiers licenciements arrivent en février 2021, les salariés licenciés peuvent être réembauchés jusqu'en février 2022. S'il y a un nouveau concessionnaire en décembre 2021, ça ne veut pas dire qu'il y aura des lignes tout de suite. Il faudra aller les chercher. Et ça ne se fera certainement pas en trois mois. La clause de réembauchage pour les 15 salariés qui dépendent de la convention collective nationale du transport aérien (CCNTA) est de 12 mois. Elle sera dépassée ! Ils appliquent le minimum de la loi. On veut que cette clause passe à 24 mois pour tout le monde".
 

Un audit des comptes


La CGT réclame que certains licenciements soient transformés en départ à la retraite ou en pré-retraite. Le syndicat souhaite également un audit des comptes de l'aéroport. Selon Philippe le Boulch, les cinq postes qui ne seront pas supprimés sont celui du directeur adjoint, trois postes d'avitailleurs et "le dernier, on suppose que ce sera le poste du responsable d'exploitation. On en n'est pas sûrs. On aura le détail lundi, lors du CSE".


 
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