La ministre des Armées, Florence Parly, sera à Lorient ce jeudi 13 janvier avec son homologue grec, pour visiter le chantier de construction des frégates. Les salariés du site veulent l'interpeller alors que les négociations sur les salaires sont au point mort.
Depuis début décembre, les salariés de Naval Group à Lorient en sont à leur dixième mobilisation. Deux jours par semaine, les lundi et mardi, ils organisent des débrayages pour tenter de faire plier la direction sur leur revalorisation salariale. Et ce mercredi 12 janvier, c'est le dernier jour pour les NAO, les négociations annuelles obligatoires qui sont menées au niveau national pour les 11 sites du groupe.
Non seulement, les syndicats bataillent pour obtenir un 13e mois mais ils réclament aussi une hausse des salaires qui colle avec l'inflation, autour de 2,8% quand la direction, elle ne propose que 2,3%.
Nous avons un plan de charge phénoménal que beaucoup d'entreprises nous envient. On ne peut pas proposer au personnel une perte de pouvoir d'achat quand on espère sortir un bateau tous les six mois.
Bruno Le Nézet, délégué CGT
"C'est une perte de pouvoir d'achat de 0,5%, explique Bruno le Nézet, secrétaire général de la CGT arsenal de Lorient, et c'est inacceptable. Nous avons un plan de charge phénoménal que beaucoup d'entreprises nous envient. On ne peut pas proposer au personnel une perte de pouvoir d'achat quand on espère sortir un bateau tous les six mois."
Pour le responsable syndical, la direction espérait que le bras de fer ne reprendrait pas après les fêtes. Mais depuis ce lundi 10 janvier, les salariés sont de nouveau mobilisés et entendent bien le faire savoir à leur ministre de tutelle.
Une visite très attendue
Car ce jeudi, Florence Parly, ministre des Armées sera présente sur le site de Naval Group Lorient. Accompagnée de son homologue grec, Nikos Panagiotopoulos, elle doit visiter le chantier de construction des frégates de défense et d'intervention commandées par la Grèce en septembre dernier. Trois frégates de combat dernière génération qui vont donner du travail jusqu'en 2025 aux salariés des anciens arsenaux.
Les syndicats ont prévu de l'interpeller.
"Elle doit nous accorder du temps pour parler des NAO mais aussi des ouvriers de l'Etat dont le salaire est gelé depuis dix ans. Ce sont les salariés qui créent la richesse de l'entreprise et fabriquent les navires. Elle doit les récompenser à leur juste valeur", conclue Bruno le Nézet.
En attendant, une nouvelle Assemblée Générale doit avoir lieu aujourd'hui pour décider des suites à donner au mouvement si la direction ne revient pas sur ses propositions.