"On n'en veut pas" : des enseignants et des parents d'élèves manifestent contre la réforme dite du "choc des savoirs"

Vannes et Lorient ouvrent cette journée de mobilisation contre une réforme voulue par le gouvernement qui pourrait instaurer des groupes de niveaux dans les collèges à partir de la rentrée prochaine. Environ trois cents manifestants déambulent dans le centre de Lorient pour obtenir le retrait de cette nouvelle disposition dans l'éducation.

"Nous ne trierons pas nos élèves", "pour un choc des moyens", les pancartes du cortège affichent la détermination des enseignants à refuser d'instaurer des groupes de niveaux en mathématiques et en français pour les élèves de 6ᵉ et de 5ᵉ. 

La réforme annoncée le 5 décembre 2023 par Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, baptisée « choc des savoirs », assure vouloir  « élever le niveau des élèves ». Aux yeux de la présidente de la Fédération des parents d'élèves du Morbihan, cette mesure "constitue à coup sûr un tri des enfants et un éclatement de la classe dès la 6ᵉ".

Dès 10 ans ou 11 ans, les élèves auront un tiers de leur emploi du temps en dehors de leur classe habituelle, c'est une perte de repère. Et cela risque de stigmatiser les élèves.

Maud Le Roscouët

Présidente de la Fédération des parents d'élèves du Morbihan

Contre ce projet et pour réclamer des postes d'enseignants, trois journées de grèves nationales ont été organisées dans les collèges depuis janvier 2024.  Une trentaine de manifestations est annoncée en France ce samedi 25 mai 2024. Vannes et Lorient ont donné rendez-vous à 10h30, Brest, Quimper et Saint-Brieuc à 11h, tandis que Rennes prend le relais à 14h. À Paris, le cortège s'élancera à 13h depuis la place de la Sorbonne.

« Contre le choc des savoirs et pour l’école publique »


L'instauration de "groupes de niveaux", désormais remplacés par des "groupes de besoins" dans le texte de la réforme, constitue la mesure phare du plan de Gabriel Attal et représente souvent pour ses opposants la goutte d’eau qui vient faire déborder un vase déjà bien plein, entre les dotations en baisse, justifiées par les académies par la diminution du nombre d’élèves pour des raisons démographiques, et la pénurie d’enseignants, qui obère le fonctionnement quotidien des établissements, notamment en matière de remplacement. 

Au moment de l'annonce de cette mesure, en décembre 2023 et prévue pour s'appliquer dès septembre prochain, Gabriel Attal avait assuré que "des créations de postes permettront de limiter le groupe des élèves les plus en difficulté à une quinzaine d’élèves". La même organisation en groupes de niveaux est promise aux classes de 4ᵉ et de 3ᵉ à partir de la rentrée de septembre 2025. 

Au ministère de l'Éducation nationale, l'entourage de Nicole Belloubet reconnaît qu’il y a encore des "incompréhensions à dissiper". Depuis plusieurs mois, la contestation se maintient localement, en se concentrant dans certains collèges où les parents d'élèves et les enseignants sont particulièrement mobilisés. 

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