"Une meilleure entente et plus de mixité entre les enfants", en quoi consiste une cour de récréation régulée

Les cours de récréation des deux écoles publiques de Saint-Avé, dans le Morbihan, sont séparées en zones distinctes. Les enfants peuvent choisir un espace selon leurs envies et leurs besoins. Une méthode qui diminuerait les violences scolaires. Explications.

"Dans la zone verte on est calme, on n’a pas le droit de courir ou de faire des loups." Agathe, 8 ans, est élève de CM2 à l’école publique Anita-Conti à Saint-Avé, dans le Morbihan.

Depuis le début de l’année, elle a vu la cour de récréation se scinder en différentes zones de couleur. On appelle cela les cours de récréation régulées.

"Dans la zone jaune, on court et on peut parler entre nous, explique Agathe. La zone bleue, c’est pour le basket ou le foot. Quand on est privé de ballon, on peut faire un épervier ou des loups."

Selon l’envie de l’enfant, il peut choisir sa zone. Les espaces sont tous séparés par des drapeaux et de longues bandes de couleurs.

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Diminution de 60% des violences scolaires

"Je trouve que c’est bien car on a chacun notre espace, précise Agathe. Avant on pouvait faire ce qu’on voulait donc on pouvait être entre train de lire et les autres couraient autour donc c’était un peu moins calme. Il y a un peu moins de dispute aussi car c’est régulé."

La méthode vient tout droit de Belgique. Selon une étude de l’Université de Mons, ces aménagements entraîneraient une diminution de la violence scolaire de 60%. "Les enfants trouvent leur place dans la cour de récréation, explique Julie Magdelaine le Tailly, adjointe au maire en charge de la politique jeunesse et petite enfance. Chacun peut vivre son temps de récréation de manière apaisée, libre, comme il le souhaite sans qu’il y ait des conflits."

"Il y a plus de mixité"

Après quelques mois d’expérimentation, les premiers retours sont bons. "Cela favorise la bonne entente entre eux, constate Julie Magdelaine le Tailly. Il y a plus de mixité dans les jeux et les approches. Les enfants se mélangent plus sur ces temps et ces jeux."

Les enfants ont été mis à contribution lors de l'élaboration de ce projet commun. Des règles ont été définies avec eux. Ils ont pu voter pour avoir de nouveaux équipements.

175.000 euros sur la table

175.000 euros ont été alloués au projet pour l’aménagement des cours, l’acquisition du mobilier urbain, des structures de jeux, etc. Dont 80.000 euros d’aide de l’État. Les cours de l’école Anita-Conti et de l’accueil de loisirs L’Albatros ont été mutualisées.

"Ce qui a changé, c’est la cohérence et l’harmonisation avec le périscolaire, développe Bruno Hubert, directeur de l’école Julie-Daubié à Saint-Avé. Les règles sont les mêmes pendant l’école et après l'école. C’est valable pour les deux écoles, pour le périscolaire et l’extrascolaire. Il y a une cohérence."

Ces cours de récréation régulées sont un outil de plus pour éviter les conflits. "On est dans la prévention, l'égalité fille-garçon, la prévention contre le harcèlement à l’école." Une politique globale que la municipalité et les écoles mettent en place pour tenter de prévenir tout débordement.

(Avec Nicolas Corbard)

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