Réchauffement climatique. "On ne connaît pas aussi bien la mer que l'on connaît la terre" Tara et ses scientifiques analysent l'océan

La goélette Tara a été accueillie triomphalement samedi à Lorient après avoir parcouru pendant deux ans 70 000 km dans l'Atlantique sud, le Pacifique et l'Antarctique. Les scientifiques ont réalisé 25 000 échantillons à analyser pour mieux comprendre le réchauffement climatique.

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L'expédition scientifique Tara est "une aventure humaine" pour "convaincre de l'enjeu de protéger cette planète et ça parle aux gens", a affirmé ce dimanche sur franceinfo Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara Océan.

La goélette Tara a été accueillie triomphalement samedi à Lorient après avoir parcouru pendant deux ans 70 000 km dans l'Atlantique sud, le Pacifique et l'Antarctique. Les scientifiques ont réalisé 25 000 échantillons pour mieux comprendre comme le réchauffement climatique et la pollution chimique transforment les écosystèmes marins.

Voici l'entretien de ce dimanche 16 octobre par nos confrères de France Info.

"Ces travaux vont nous aider à mieux protéger l'océan demain. Aujourd'hui, on en dépend", dit-il. Ces bactéries, virus, microbes, microalgues fournissent la moitié l'oxygène qui est produit chaque jour sur la planète", a-t-il rappelé.

Arrivez-vous à prendre la mesure des dégâts que provoque le plastique dans les océans ? 

 
Un des stress de cet écosystème, c'est la température, bien sûr, qui augmente, mais aussi le plastique chimique et les produits chimiques qu'on envoie malencontreusement, dans l'océan tous les jours. C'est un fléau qui se règle à terre. C'est un fléau qui se règle dans les lois, dans l'éducation, dans l'économie circulaire de nos entreprises, de notre industrie. Il faut le prendre comme un défi. Si on prend comme un défi ces choses-là, on arrivera davantage à se mobiliser pour y répondre. Tara est en mer depuis 15 ans. Chaque échantillon prélevé dans le monde depuis quinze ans présente des morceaux de microplastiques, des petits fragments de quelques millimètres. On en trouve partout. On en a trouvé encore dans le fleuve Amazone et dans le fleuve Gambie.  
 

Vous avez été touché par l'accueil de Tara samedi à Lorient ? 

 
Je voudrais rendre un hommage aux Lorientais et aux Bretons qui nous ont accueillis en mer avec 80 bateaux, à terre avec 4 000 personnes. C'était incroyable. Très émouvant. Pour des gens qui ont passé les derniers mois à 14 sur un bateau, ça fait bizarre. C'est très, très chaleureux, très émouvant. C'est une aventure humaine. On se mobilise pour comprendre davantage ce qui se passe, pour convaincre aussi de l'enjeu de protéger cette planète, je crois que ça parle aux gens. 

Lire : La goélette scientifique tara de retour après un périple de 70 000 km

Qu'est-ce que c'est exactement le microbiome ?

 
Cette soupe océanique est un peu le terreau de nos territoires, de nos terres. C'est tout un écosystème de microbes qui sont indispensables pour la vie dans les océans. Indispensable pour la fabrication des protéines dans les océans, pour nourrir les poissons, c'est ce qu'on appelle la chaîne alimentaire. Indispensable pour produire de l'oxygène chaque jour, et puis, indispensable pour stocker beaucoup de carbone. On sait combien aujourd'hui, le stockage du carbone par tous les écosystèmes, y compris l'océan, est important pour notre changement climatique.  
 

Vous avez réalisé des dizaines de milliers de prélèvements. Il va falloir combien de temps pour les analyser ?

 
On rentre avec dans les soutes de Tara près de 25 000 échantillons et beaucoup de mesures. Les scientifiques du CNRS, du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), de tous les laboratoires impliqués dans ces projets vont maintenant s'atteler à faire parler ces informations. Dans 18 mois à 2 ans, on va commencer à avoir de premiers résultats, les premières analyses. Il s'agit de comprendre ce qu'il y a dans l'océan. On ne connaît pas vraiment l'océan aussi bien qu'on connaît notre Terre. On a besoin de savoir aussi où sont les zones importantes de l'océan. Ces travaux vont nous aider à comment mieux protéger l'océan demain. Et puis, c'est rappeler toujours l'urgence de la santé de l'océan, de le protéger. Aujourd'hui, on en dépend. 

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