Ce matin du 24 décembre, au marché des Halles de Merville, l'affluence était grande devant tous les étals. Même si certains prix comme ceux du poisson s'envolent un peu, les clients semblaient bien décidé à s'offrir un vrai repas de Noël en famille.
Entrée, plat, fromage et dessert, on trouve de tout aux Halles de Merville à Lorient. Comme beaucoup d'entre nous, ce matin encore, les Lorientais avaient besoin de s'approvisionner pour le repas de Noël; qui pour du poisson, qui pour la bûche ou simplement du pain. Certaines denrées sont encore meilleures quand elles sont du jour.
Pour le 24 décembre, les gens se lâchent.
Devant la boulangerie des frères Bouedec, la file des clients s'allonge pour du pain. Toutes sortes de pains, y compris des pains spéciaux pour les entrées comme le saumon, les huîtres ou le foie gras. D'autres viennent surtout pour la pâtisserie reine du jour, ou plutôt de la nuit du réveillon : la bûche de Noël.
David, l'un des associés de la maison sait que c'est un jour important pour son commerce. Mais il n'a plus d'inquiétude pour la période des fêtes car la boulangerie et la patisserie ont reçu énormément de commandes. En conséquence, les personnels boulangers et patissiers, au four comme au laboratoire font des heures supplémentaires pour fournir la clientèle. Au vu des quantités commandées, il devine que les gens seront moins nombreux à table, mais les commandes continuent pour les jours à venir : les clients feront plutôt deux repas qu'un seul."Les gens se lâchent" conclue-t-il.
Les gens ont envie de se retrouver en famille parce qu'on a eu une année pourrie quoi!
À l'étal des poissonniers, c'est aussi la fête et les clients n'ont que l'embarras du choix. Sur la glace pilée trônent les meilleurs poissons nobles malgré la tempête qui vient de passer : sole, lotte, bar et même turbot. Pour ceux qui en ont les moyens, il y a du homard et quelques langoustines. À plus petit budget on peut s'offrir des araignées ou même des bulots des eaux anglaises, comme un tacle au Brexit.
Chantal Auffret en convient, avec la tempête les prix sont très chers. Poissonière ici depuis 50 ans, elle connait son sujet : elle achète tous ses poissons à la criée du port de Lorient. "Le Saint-Pierre était à 30 euros à la criée" et "le homard à 50 ou 60 euros" . "Comme il n'y avait qu'un tonne de langoustines, les enchères sont montées..."
Mais pour elle aussi l'important est ailleurs. Après l'année qui vient de passer, les gens ont envie de profiter d'un des derniers plaisirs qui leur reste, celui de profiter de leurs proches et de faire un bon repas, tous ensemble autour de la table.