VIDÉO. Un facteur d'instrument signe son millième accordéon : une histoire de passion de père en fils

Michel Gravouille, facteur d'accordéon depuis 23 ans, célèbre la création de son millième instrument à Lorient ©France 3 Bretagne. Stéphane Izad et Yoann Etienne

Michel Gravouille, un ancien ébéniste morbihannais, a créé il y a 23 ans un atelier de fabrication d'accordéons, à Saint-Armel, près de Lorient. Aujourd'hui, il vit un moment particulier, car son 1000ème instrument de musique vient d'être achevé par ce facteur d'accordéons qui a transmis sa passion à son fils.

Un accordéon dont Michel n'est pas peu fier. Il nous montre l'intérieur de l'instrument, avec le numéro 1000 gravé sur le bois.Une pièce symbolique pour lui. L’histoire commence en 2000 quand Bernard Loffet, luthier et concepteur des accordéons portant son nom, suggère à Michel, alors ébéniste, de fabriquer son propre instrument."J'en jouais sur un modèle bas de gamme", explique l'artisan, "et puis j'ai changé le clavier et d'autres pièces alors, quand mon ami Bernard a vu ça, il m'a dit d'en faire un."

Et depuis, Michel a créé des accordéons de différentes tailles, treize modéles diatoniques ou chromatiques, tous fabriqués dans des essences de bois locales. La gamme s’appelle "graet e Breizh", ce qui veut dire "fabriqué en Bretagne ". Depuis deux ans, EloÏs, le fils de Michel, a décidé de suivre l’exemple de son père et de faire perdurer la tradition dans l’atelier de Saint-Armel.

Mon père et mon oncle jouent de l'accordéon. Cela a baigné mon enfance et le fait de travailler le bois et de créer un objet, ça me plait.

Eloïs Gravouille

Facteur d'accordéon

Une fois terminés, les accordéons, encore muets, vont arriver à l’atelier Loffet de Caudan où ils vont être huilés et où l'on va leur adjoindre leurs anches. Ici, c’est Pol qui s’occupe de l’accordage. Les fins connaisseurs leur reconnaîtront une sonorité particulière, et depuis 23 ans, les "great e breizh" se retrouvent un peu partout dans le monde.

On en a envoyé en Angleterre, en Amérique du Sud, en Australie, au Japon ! Soit les clients ont eu vent de nos accordéons, soit ils les ont essayés.

Pol Abask, accordeur

Ateliers Bernard Loffet

Cette renommée fait plaisir à Michel, fier que ses instruments servent à faire danser sur les pistes du monde entier. "C'est gratifiant de voir que les particuliers mais aussi les professionnels choisissent nos accordéons", sourit Michel. Il ne veut pas s'arrêter là : un nouvel instrument vient de rejoindre la famille, un tout petit, pour entrer dans le sac des musiciens nomades.

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