66 mètres de long, 2,2 mètres de diamètre. Le plus haut mât en carbone au monde était présenté hier à Lanester par les Chantiers de l'Atlantique dans le cadre de son projet Solid sail. Un mât qui va équiper les futurs bateaux de croisière construits à Saint-Nazaire. Un exploit technologique réalisé par un consortium de cinq entreprises du Morbihan
C'est le mât du futur : 66 mètres de long pour 2,2m de corde et près de 18 tonnes de composites. Les chiffres du plus haut mât en carbone au monde donnent le vertige ! "C'est le plus gros chantier qu'on ait jamais fait, explique Vincent Marsaudon, président de SMM Technologies, je suis hyper content qu'on réussisse enfin à toucher du doigt ces pièces de grandes longueurs dont on parle depuis très longtemps."
Consortium Morbihannais
C’est une première mondiale et une prouesse technologique rendue possible par un consortium signé par cinq entreprises du Morbihan : CDK Technologies, Multiplast, Avel Robotics, Lorima et la SMM qui s'est occupé des moules et de l'assemblage du mât dans ses ateliers de Lanester.
Une voile de 1200 m2
Ce prototype géant, présenté vendredi 9 décembre 2022, servira, à terme, à équiper et propulser des navires de croisière et des navires de charge de 200 mètres avec des voiles de 1200 m² !
Voilà plus de 10 ans que les Chantiers de l'Atlantique travaillent sur cette technologie dans le cadre de son projet Solid sail. Cette dernière pourrait bien révolutionner le transport maritime... "C'est un des moyens d'économiser du carburant très rapidement, développe Luc Talbourdet, président d'Avel Robotics. Les technologies sont presque disponibles et on avance très très vite. Alors que les technologies de carburants verts, on les attend un peu et les quantités nécessaires... on risque de les attendre beaucoup !".
Des paquebots équipés avec ces technologies pourraient faire 40 % d’économie de carburant.
Une belle opportunité pour les entreprises de la course au large
Il reste encore à industrialiser le processus de fabrication de ces mâts et à remplir le carnet de commande. Des discussions seraient en cours avec un armateur pour la construction de deux paquebots à voile.
Une usine de production est en projet et devrait voir le jour dans le pays de Lorient. "Il y a une contrainte juridique de dépenser moins de CO2 pour les grands navires de transport, explique Laurent Castaing, président des Chantiers de l'Atlantique. Cela nous donne à nous, entreprises ayant l'habitude de travailler sur les bateaux de la course au large, l'opportunité d'aller sur un nouveau marché. C'est vraiment exceptionnel !"
Le mât sortira des ateliers la semaine prochaine pour Saint-Nazaire. Des tests grandeur nature seront organisés en février prochain.