Participer à l'Ocean Globe Race, un tour du monde en équipage, avec escales, à l'image de la mythique Whitbread tentée par son père en 1973 et remportée en 1976, tel est le projet que porte Marie Tabarly depuis plusieurs années. Elle sera en septembre prochain sur la ligne de départ, à la barre du mythique Pen Duick VI.
Elle a donné rendez-vous à ses propres équipiers et à d'anciens équipiers de son père pour une photo de famille sur le port de Lorient. À 39 ans, Marie Tabarly ne boude pas son plaisir de rassembler des skippers de la génération précédente, pour soutenir une course qui la fait rêver : l'Ocean Globe Race, pour laquelle elle s'embarquera le 10 septembre à bord du Pen Duick VI : un tour du monde en équipage et avec escales, sans recourir aux satellites pour se diriger.
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À l'ancienne
"On part dans les conditions de la première course Whitbread, en 1973", se réjouit Marie Tabarly, se référant à la course pour laquelle son père avait fait construire, le Pen Duick VI, un ketch [voilier à deux mâts dont le mât arrière est plus petit que le mât avant, contrairement aux voiliers "goélette", NDLR], mesurant 22 mètres et dont le grand mât culmine à 25 mètres. Une belle occasion de célébrer le voilier d'Eric Tabarly, mort en mer en 1998, et dont certains anciens équipiers, Olivier de Kersauson notamment, étaient présents ce mardi 22 août sur les pontons de Lorient pour souffler les 50 bougies.
Sur le site de l'Ocean Globe Race, le fondateur de la course évoque avec nostalgie "une époque où le budget jouait un rôle mineur, la technologie était moindre et les hommes osaient."
"Si vous voulez partir pour un voyage un peu hasardeux"
L'équipe qui s'embarquera dans ce tour du monde, qui devrait durer 8 mois, doit se composer à 70% d'équipiers amateurs, selon les règles de la course. Pour les recruter, Marie Tabarly, éthologue équine de formation, et instructrice en dressage de chevaux, a mis une annonce en ligne : "si vous voulez partir pour un voyage un peu hasardeux et dans des conditions difficiles, écrivez-moi".
Les candidats devaient envoyer CV, lettres motivation et une vidéo. S'ensuit une soixantaine d'entretiens en visio, et 18 candidats sont sélectionnés pour venir s'entraîner tout l'hiver dernier dans un grand tour de l'Atlantique. Sur la ligne de départ, ce sont 16 coéquipiers qui embarqueront.
"Ramener tout le monde et ramener le bateau"
L'aventurière l'annonce clairement, "ramener tout le monde et ramener le bateau" est son premier objectif. Vient ensuite l'envie de performer, en se rapprochant des prouesses de son père sur la Whitbread de 1981, troisième édition de la course.
Le bateau ? "une brute épaisse, très peu abritée, physiquement très très engageant."
Les téméraires qui embarqueront avec la navigatrice en septembre auront été prévenus : ce tour du monde ne sera pas une sinécure. D'ici là, ils sont invités à faire la fête, ce mardi 22 août à Lorient, autour d'un repas et d'une session musicale animée par Cut Killer et Joey Starr.