Ce 21 avril, la préfecture, les collectivités et les couturières ont annoncé la création d'un groupement de fabrication de masques dans le département. Le but : permettre la production à grande échelle de masques pour préparer l'après confinement.
"Un projet d'entreprenariat collectif". Telle est ainsi décrite la dynamique lancée dans le Morbihan pour produire des masques en très grande quantité et le plus rapidement possible, à destination des particuliers.
"Nous lançons d'ailleurs un appel à toute couturière du Morbihan pour nous rejoindre." La volonté affichée par la préfecture, les collectivités territoriales, les associations et bénévoles participant au projet est d'uniformiser les processus de fabrication pour répondre à la très forte demande de la population.
"Tout travail mérite salaire"
Tous les acteurs du département, à différentes échelles, sont conviés dans ce projet. Le Morbihan compte déjà environ 500 couturières, à pied d'œuvre pour fabriquer des masques en tissu.
"Il est important que les couturières soient rétribuées pour leur travail. Tout travail mérite salaire !" ont lancé les organisateurs réunis en conférence de presse à l'ICAM de Vannes, qui a justement réouvert début avril pour la fabrication de masques et de visières.
Ces couturières pourront travailler sous différents statuts, tels celui d'autoentrepreneur ou sous "contrat d'action projet entreprise".
"D'ici la fin de la semaine, nous aurons déjà produit entre 60 et 100.000 masques" selon les prévisions. Ce modèle de production novateur a vocation a faire des émules ailleurs en Bretagne et en France. C'est pourquoi il est soutenu par la Région.
Toutes les couturières seront fédérées sous l'égide du Cric (Coopérative Régionale d’Education à l’Entrepreneuriat Collectif). Les intercommunalités auront elles en charge la logistique, de façon à procéder à des commandes territorialisées.
Rétablir la confiance
Le tissu utilisé dans la fabrication des masques est utilisé par l'Armée de Terre dans ses équipements. Il provient d'usines situées du côté de Lyon et dans l'Est de la France. Ce tissu est certifié pour un usage non sanitaire, mais protecteur dans les déplacements du quotidien.
"L'idée, c'est de rétablir la confiance auprès des gens. Ce n'est pas la peine d'acheter des masques en Chine si nous pouvons en fabriquer de très bonne qualité ici dans le Morbihan," insistent les promoteurs du projet.
De plus, les acheteurs de masques pourront "participer au modèle économique du territoire" alors que l'économie est grandement fragilisée par la crise sanitaire.
Le préfet du Morbihan a rappelé que "le déconfinement sera long, différencié selon les métiers." Le besoin en masques sera donc important pour l'ensemble de la population.
Les masques produits répondront plus que largement à la demande du département, ils pourront ainsi être distribués à l'extérieur des frontières du département.