Exorcisme. Les "excuses" du pape aux dominicaines du Saint-Esprit, de Pontcallec dans le Morbihan

Dans un courrier adressé à l’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit, le pape François reconnaît des "défaillances" de la Curie romaine envers les dominicaines du Saint-Esprit, dont la maison mère est à Berné, dans le Morbihan. En 2012-2013, des séances d’exorcisme avaient été pratiquées par un prêtre traditionaliste.

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Plusieurs religieuses avaient dénoncé des "violences physiques et psychologiques" suite à des séances d'exorcisme pratiquées sur ces religieuses dominicaines du Saint-Esprit, dont le siège est à Berné, dans le Morbihan. Le fondateur de cet institut traditionnaliste, décédé aujourd'hui, a également été mis en cause dans d'autres affaires.

Comme le révèle le quotidien La Croix, l’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit vient de recevoir une lettre d'excuse du pape François. Ce courrier "exceptionnel" fait suite aux dysfonctionnements qui ont eu cours chez les dominicaines du Saint-Esprit depuis plus de dix ans.

Il fait également suite aux différentes visites et enquêtes plus ou moins controversées, menées au sein de la communauté de Pontcalec.

Que s'est-il passé dans cette communauté pour que le pape écrive un courrier?

Plusieurs événements sont venus marquer cette communauté des religieuses dans le Morbihan.

D'abord en 2010, la prieure générale de l’époque souhaite faire canoniser le fondateur de l’institut, l’abbé Berto (1900-1968), "figure vénérée dans le monde traditionaliste" selon La Croix, proche de "l’Action française".

Mais cette décision fait remonter le malaise de plusieurs religieuses qui font état de "gestes équivoques" du fondateur à leur égard. Une enquête est alors menée par la commission "Ecclesia Dei", qui blanchit l'abbé Berto. La commission "Ecclesia Dei" a été supprimée en 2019, par le pape François.

Toujours dans les années 2010, des exorcismes ont aussi été pratiqués, notamment sur des novices en formation. Plusieurs d’entre elles ont dénoncé par la suite des "violences physiques et psychologiques". 

Le pape reconnaît des défaillances

Selon le communiqué des Dominicaines du Saint-Esprit, le Pape reconnaît, dans son courrier daté du 23 décembre et reçu il y a quelques jours par les soeurs, que l’accompagnement dont l’Institut a fait l’objet de la part du Siège apostolique, n’a pas toujours été "adéquat". Il fait état de "défaillances" de la part de certaines instances de la Curie pontificale. Il présente des excuses à l’Institut. 

Il reconnaît également que l’accompagnement des personnes adultes "victimes d’abus" en 2012-2013 a été déficient.

Enfin, selon le communiqué de l'Institut des Dominicaines du Saint-Esprit, le Saint-Père précise aussi que la "réhabilitation" du fondateur de l’Institut, le Père Victor-Alain Berto, demandée par la commission "Ecclesia Dei", "ne peut pas être maintenue sans nuances" en raison d’éléments mis en lumière au cours d'autres enquêtes internes.

L'Institut traditionaliste, dans son communiqué se dit "conscient de sa responsabilité à l’égard des personnes concernées par ces différents manquements". 

           

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