Afin d'alimenter le fond d'indemnisation des victimes de l’Église mis en place après la publication du rapport Sauvé, la contribution du Diocèse de Rennes s'élèvera à 500 000 €
Individuellement, la hiérarchie ecclésiastique comme les laïcs peuvent contribuer. Mais ce sont essentiellement les dons des diocèses qui vont alimenter le fond d'indemnisation Selam, mis en œuvre pour indemniser les victimes de l’Église après la publication du rapport Sauvé.
Pour sa part, le diocèse de Rennes vient d'annoncer qu'il l'abondera à hauteur de 500 000€.
Où trouver l'argent ?
"C'est un problème complexe", explique le représentant du diocèse rennais Yann Beguin. "Il nous est légalement impossible d'utiliser les dons des fidèles qui doivent être exclusivement consacrés au culte et aux activités pastorales. Et une grande partie des possessions immobilières de l’Église provient aussi de dons ou de legs."
C'est donc par la vente de biens immobiliers, non issus de dons, que le diocèse de Rennes va rassembler ces 500 000 €.
Des conséquences sur le personnel
L'archevêque de Rennes Mgr Pierre d'Ornellas l'a assuré, il n'y aura pas de licenciements. Toutefois, des mutualisations de postes et le non remplacement de personnel partant à la retraite est envisagé.
"Les actifs immobiliers que nous allons vendre sont des biens que l'Eglise met en location pour financer les salaires de ses employés", précise Yann Beguin. "Il va falloir évaluer dans le budget 2022 comment compenser ce manque."
Car les dons ne suffisent pas à faire vivre l'Eglise. "95% des diocèses de France ne bouclent pas leur budget avec les dons. Il nous faut puiser dans les actifs immobiliers, les louer ou les vendre, pour que l'Eglise fonctionne", poursuit le représentant rennais.
Une contribution libre
Il a été décidé, lors de la conférence des évêques de France du 8 novembre dernier, que chaque diocèse contribuerait librement au fond d'indemnisation, et non en proportion des victimes identifiées sur son territoire.
"On ne sait pas du tout à quoi s'attendre en terme de demande d'indemnisation. Beaucoup de victimes ne demandent pas d'argent et désirent seulement une reconnaissance du préjudice subi. Mais un certain nombre d'entre elles ont dû s'appauvrir et dépenser beaucoup d'argent pour soigner ce que l’Église leur a fait subir", conclut Yann Beguin.
Dans un premier temps, l'objectif est de collecter 20 millions d"euros d'ici 2022 pour l'indemnisation de ces victimes.