Pas de retour à Ploërmel pour le jeune soupçonné d'avoir pris part à la flambée de violences en centre-ville

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention, ce vendredi 19 avril 2024, un jeune de Ploërmel (Morbihan) soupçonné d'avoir commis plusieurs vols avec violence dans le centre-ville au printemps 2023 et qui voulait y être remis en liberté sous contrôle judiciaire.

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Le prévenu a déjà "un dossier bien fourni" du point de vue de la justice : ce jeune, dont les parents souffrent d'une addiction à l'alcool et qui vivaient "dans une cave" où régnait "un climat de violence intra-familiale", avait dans un premier temps été placé dans un foyer.

Le jeune homme avait en fait "commis des violences" sur son père et avait rejoint "un centre éducatif renforcé" dans la région de Quimper (Finistère) dans des conditions "difficiles" : il ne voulait pas y aller. 

Là-bas, les équipes éducatives avaient pourtant souligné les "qualités humaines" de ce jeune homme : il faisait preuve de "vraies aptitudes manuelles" et "d'initiatives constructives". Il était même "toujours dans les premiers à se proposer pour réparer quelque chose", a retracé la présidente de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes lors de l'audience de ce jeudi 18 avril 2024.

Il a mis en échec toutes les mesures éducatives

La situation avait malgré tout dégénéré : "stigmatisé" par les autres jeunes précisément parce que "valorisé par les éducateurs", le prévenu avait finalement montré "une volonté" de ne pas se "démarquer" de ses pairs par le biais d'oppositions "stériles" et "stupides".

Et finalement, le prévenu était parvenu à mettre en "échec" toutes les "mesures éducatives" qui avaient été mises en place lorsqu'il était mineur. Or, en avril 2023, alors que l'adolescent venait de fêter ses 18 ans et avait regagné Ploërmel, le centre-ville avait commencé à être impacté pas un phénomène de "violences et de vols" commis par un petit groupe, dont certains étaient "mineurs".

Plusieurs plaintes avaient donc été déposées suite à leurs méfaits : un homme avait d'abord été "pris à partie" près de l'ancienne gare, en avril 2023. On lui avait demandé de "prêter son vélo" mais il avait refusé et "été frappé" ; il s'était finalement fait voler ledit vélo et son téléphone. 

Ensuite, un homme qui "sortait du domicile d'un ami" avait à son tour été "victime de coups de poing" qui lui vaudront une fracture du nez. Le 28 mai 2023, un autre avait été agressé par deux personnes "pour 20 €" après avoir été "attiré dans une ruelle", menacé "par un Airsoft" et "frappé". Une autre victime avait encore subi, la veille, des coups avec "un poing américain".

Son propre cousin a été frappé avec un poing américain

Le propre cousin du prévenu s'était fait subtiliser "270 €" à son domicile, avant d'être roué de coups, notamment à l'aide d'un "poing américain" : il s'en était sorti avec "des fractures au visage" et une interruption totale de travail (ITT) de près d'un mois. Une femme "sous curatelle" s'était aussi plainte du prévenu : elle lui avait prêté sa voiture, mais il ne lui avait "jamais rendu". Le jeune homme sera finalement interpellé le 30 mai 2023, alors qu'il dormait dans le véhicule de cette femme "vulnérable" sur un parking. 

Depuis lors, certains protagonistes ont été interpellés mais d'autres sont "toujours en fuite" : le prévenu a reconnu certains faits, mais "pas les plus graves", dont les violences sur son cousin, selon les éléments lus à l'audience. Il est aussi soupçonné d'avoir "eu des contacts" depuis sa cellule" pour "influencer les déclarations des témoins".

Ce jeudi 18 avril 2024, le jeune homme était venu à la cour d'appel de Rennes sans projet de sortie, ni avocat, pour soutenir sa demande de mise en liberté. "La dernière fois, ça n'a pas marché non plus alors que j'avais des documents, une formation", s'est étonné le jeune homme. Dans un précédent arrêt, la chambre de l'instruction lui avait déjà répondu qu'il n'était pas envisageable qu'il retourne à Ploërmel.

"Je fais comment ? Toute ma famille est là-bas", s'est-il donc agacé. Mais pour l'avocat général, la justice a déjà fait preuve de "beaucoup de pédagogie" à son égard, et il est "impératif" qu'il présente "des garanties de logement, de travail et de soins" avant de prétendre à sa remise en liberté. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes s'est rangé à son avis en le maintenant en détention provisoire.

SG/CB (PressPepper)

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