Un projet de liaison hélicoptère Lorient - Belle-Ile fait des vagues

Le projet de ligne régulière d’hélicoptère entre Lorient et Belle-Ile-en-Mer, annoncé pour cet été, verra-t-il le jour ? Saluée pour relancer l'activité moribonde de l'aéroport de Lorient et pour favoriser les séjours courts sur l'île d'une clientèle aisée, la liaison fait aussi polémique.

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À partir du moment où vous montez dans l’hélicoptère, vous êtes à Belle-Ile en dix minutes". C’était la promesse de Brittany Aviation, société de conseils et stratégies aéronautique basée à l’aéroport de Quimper et qui entend lancer, d'ici quelques jours, une liaison commerciale régulière par hélicoptère entre Lorient et Belle-Ile-en-Mer, à raison de trois rotations quotidiennes.
 

Une base de formation et de maintenance pour hélicoptères 


La société a signé le 17 juin dernier une convention de partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) du Morbihan, qui prévoit parallèlement la création d’un "pôle de formation, de maintenance et de recherche et développement sur les biocarburants et l’économie verte", adossé à l’aéroport de Lorient. 

Une opportunité pour l’aéroport de Lorient, qui tente de relancer son activité mise à mal par la crise sanitaire. Jeudi 2 juillet, une centaine de chefs d’entreprise et d’élus du pays de Lorient se sont rassemblés sur le tarmac pour demander à Air France de rouvrir les lignes avec l'aéroport de Bretagne Sud. Cet Appel des 56 était lancé par la CCI du Morbihan. Le projet de desserte avec Belle-Ile participe aussi à la volonté de maintenir l'aéroport de Lorient à flot. 

 
 

Six fois plus rapide en hélico


 "L'offre brittany GO s'adresse aux vacanciers arrivés en avion ou en train à Lorient, mais aussi aux dirigeants et cadres d'entreprise qui souhaitent gagner du temps et optimiser leurs déplacements", explique Gustave Garcia, directeur général de Brittany Aviation dans Bretagne Economique. Le coût du trajet simple est estimé à 100 euros.

"Cela peut intéresser la clientèle notamment des hôtels trois et quatre étoiles, qui privilégie les séjours courts sur l'île", remarque Frédéric Legars, président de la communauté de commune de Belle-Ile. "Dix-quinze minutes de transport alors qu'il faut compter une bonne heure pour rallier Lorient à Quiberon par la route, et encore autant pour la travsersée maritime. En terme de gain de temps, une telle offre parait pertinente."
 

La crainte d'une autoroute aérienne


Un avis que partage Pauline Le Rouzic, gérante de l'hôtel le Clôs Fleuri au Palais. "Pendant la saison estivale, la presqu'île de Quiberon est si souvent encombrée, que cela me parait être une très bonne idée... même si je ne suis pas sûre que la clientèle de notre hôtel soit tellement concernée par des liaisons maritimes. Reste à savoir ce que cela va impliquer en terme de nuisances sonores, pondère Pauline Le Rouzic. Si c'est pour entendre un gros hélicoptère passer trois fois par jour au dessus de nos têtes, je suis plus réservée. Je n'ai pas envie d'une autoroute aérienne ici."

Les appareils affrétés pour cette ligne seraient des gros-porteurs de type AW 139, capables d’embarquer jusqu’à douze passagers, également conçus pour procéder à des évacuations sanitaires, des opérations de police armée et à la lutte contre les incendies. 
 

Une pétition contre



"Révoltant pour l’avenir de notre jeunesse et méprisant pour tous ceux qui agissent au quotidien pour atténuer le changement climatique", s'offusque l'association Les Lucioles-Ria d'Etel en transition, dont la pétition demandant l'abandon du projet, a recueilli à ce jour plus de 2 000 signatures

"La CCI, via cette convention, nous rappelle malheureusement de façon assez crue, au mépris des générations futures, que quelques privilégiés croient qu’il est encore permis d’émettre beaucoup de gaz à effet de serre pour leur confort de vie", peut-on lire dans cette pétition. "Nous ne pouvons rester silencieux face à des comportements irresponsables et injustes qui contribueront à accélérer les catastrophes écologiques en cours et à venir."
 

Nuisances sonores



A Belle-Ile, des habitants s'interrogent eux aussi quant à l'impact d'une telle liaison sur l'environnement... à commencer par l'environnement sonore.

"Notre établissement est situé juste à coté de l'hôpital de l'île si bien que nous entendons régulièrement l'hélicoptère de la sécurité civile. C'est un petit appareil et pourtant, à basse altitude, il est difficile de ne pas l'entendre !", témoigne Pauline Le Rouzic du Clôs Fleuri. 

"C'est un aspect que l'on ne peut pas ignorer, renchérit de son côté Frédéric Legars. C'est pour cela qu'avec les autres élus de la communauté de communes de Belle-Ile, nous réfléchissons actuellement à la pertinence de ces vols en pesant le pour et le contre. Nous nous donnons jusqu'au début de la semaine prochaine avant d'émettre un avis."


L'aérodrome de Bangor en chiffres 


Basé sur la commune de Bangor, l'aérodrome de Belle-Ile enregistre, pour l'heure, 1 200 atterrissages par an (entre avril et septembre). Il s'agit en grande partie de vols en avion privés. Il existe déjà une liaison commerciale hélicoptère opérée entre Vannes et Belle-Ile mais, selon Frédéric Legars, "elle reste peu utilisée".

 
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